VERS UNE NOUVELLE AMBITION EUROPÉENNE

Déjà huit lancements huit lancements figurent au manifeste d'Ariane 6.

Déjà huit lancements huit lancements figurent au manifeste d'Ariane 6.

Dans le cadre d’un rendez-vous pris avec la presse, en parallèle de la World Satellite Business Week d’Euroconsult, qui se tient cette semaine à Paris, Stéphane Israël, le CEO d’Arianespace, souhaite plus de commandes institutionnelles pour sa société afin de moins dépendre des lancements commerciaux.

Stéphane Israël est parti d’un constat simple. Depuis le début de l’année, 61 lancements ont eu lieu dans le monde parmi lesquels 4 en Inde, 14 en Russe,16 en Chine, et 19 aux Etats-Unis. «Près de 80 % des lancements de la concurrence étaient institutionnels», indique le dirigeant. Aux Etats-Unis par exemple, la plupart étaient des commandes de la NASA et de l’armée. En Russie, sur 14 tirs, 13 étaient institutionnels. A l’inverse en Europe, sur les sept lancements réalisés en 2019 depuis Kourou, six étaient commerciaux.« Notre carnet de commandes est au deux tiers commercial et un tiers institutionnel », souligne ainsi le patron d’#Arianespace. Cette année, l’unique charge institutionnelle qui a été envoyée dans l'espace par une fusée européenne, est le petit satellite d’observation de la Terre PRISMA avec le lanceur Vega (VV14 le 29/03/19) pour le compte de l’Agence spatiale italienne (ASI). Une mission qui a notamment permis à l'opérateur européen de lancer son 600èmesatellite. Pour ses futures missions, Arianespace dispose d'un carnet de commandes de 52 lancements et qui se décompose comme suit : 11 Ariane 5, 24 Soyouz, 9 Vega/VegaC et 8 Ariane 6. 

Suite à l'échec de la mission VV15 en juillet dernier, le retour en vol de Vega est prévu à partir du premier trimestre 2020.

Suite à l'échec de la mission VV15 en juillet dernier, le retour en vol de Vega est prévu à partir du premier trimestre 2020.

Lancements futurs

Pour #Vega, dont le retour en vol est maintenant planifié pour le premier trimestre 2020 suite à l'échec de la mission VV15, trois nouvelles commandes ont été enregistrées : celle du démonstrateur japonais Strix-a de la société Synspective et celle du satellite SEOSat/Ingenio de l’#ESA (au profit du CDTI espagnol). Stéphane Israel rappelle par ailleurs qu’avec la signature du contrat pour le satellite ESAIL pour exactEarth, le vol de démonstration de SSMS (service de lancements de petits satellites) est désormais complet. Quant à Ariane 6, dont le vol inaugural a maintenant glissé aux alentours de l’automne 2020, on dénombre déjà huit missions planifiées dont, pour le tir inaugural de la version Ariane 62 (deux propulseurs d’appoint), un lancement dédié à la constellation OneWeb. Initialement planifié pour embarquer sur une Ariane 5, le satellite ViaSat-3 a changé de véhicule porteur au profit d’une Ariane 64 (4 propulseurs d’appoint). A noter que ce vol a été transféré d’Ariane 5 vers Ariane 6 en vertu d’un accord mutuel entre ViaSat et Arianespace. Il faut également ajouter l’accord multi-lancements signé avec Eutelsat l’an dernier, lors de l’édition 2018 de la Business Week. Du côté des charges institutionnelles, on dénombre déjà deux lancements pour la constellation Galileo, celui dévolu au satellite militaire français CSO-3 et celui de la sonde JUICE prévu pour un départ vers Jupiter en 2022, avec une possibilité de basculer sur Ariane 5 en fonction de la fenêtre de tir qui sera retenue.

La sonde Juice prévue pour un lancement en 2022 pourrait basculer d'Ariane 6 vers Ariane 5 en fonction du créneau de lancement qui sera retenu

La sonde Juice prévue pour un lancement en 2022 pourrait basculer d'Ariane 6 vers Ariane 5 en fonction du créneau de lancement qui sera retenu

Aller plus loin

Mais pour Stéphane Israël, il importe maintenant de viser plus haut pour être moins dépendant des contrats commerciaux. Avec des défis comme le climat , la connectivité mais aussi l’exploration « l’Europe peut consolider son ambition avec la connaissance et le rêve », déclare-t-il. Dans ce domaine, le vieux continent a su montrer ses ambitions notamment au travers de la spectaculaire mission Rosetta de 2014/2016. Il estime également que les futurs modules européens, dédiés à l’exploration, soient avant tout lancés « par des lanceurs européens »à l’image de ce qui a été fait notamment avec l’ATV. Il demande ainsi une contribution européenne à l’exploration, ce qui inclut également les vols habités.

Pour les activités spatiales planifiées sur la période 2021-2027, l'Europe prévoit un budget en hausse qui devraient se fixer à 16 milliards d'euros. Dans cette optique, les ministres des états membres de l'ESA se réunissent à Séville fin novembre pour fixer le budget du spatial européen lors de la conférence ministérielle Space19+. Un budget, certes loin de celui du spatial américain, (qui passera de 48 à 60 milliards de $ en 2020 pour les activités civiles et militaires US), mais qui permettra de financer les programmes européens entre 2021 et 2027.

Antoine Meunier

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