LA LUNE AU CŒUR DE L’IAC 2019

Le vice-président Mike Pence, qui préside le National Space Council rappelle la volonté américaine d'un retour piloté sur la surface lunaire dans cinq ans (Crédit photo: A.Meunier)

Le vice-président Mike Pence, qui préside le National Space Council rappelle la volonté américaine d'un retour piloté sur la surface lunaire dans cinq ans (Crédit photo: A.Meunier)

Le 70ème congrès international d’astronautique (IAC) s’est ouvert ce lundi à Washington. En cette année du cinquantième anniversaire de la mission Apollo 11, cette édition 2019 est bien évidemment placée sous le signe de l'exploration habitée de la Lune, passée mais surtout future.

La présence de Buzz Aldrin ou du fils de Neil Armstrong, mais surtout les déclarations de Jim Bridenstine et du vice-président Mike Pence ne laissent planer aucun doute quant au sujet dominant de la "grand messe" de l’astronautique mondiale qui se tient cette année dans la capitale fédérale américaine. Le retour sur la Lune est clairement au centre des discussions mais était-il besoin de le repréciser ? Il y a exactement trois mois à un jour prêt, nous fêtions le cinquantième anniversaire de l’historique marche de Neil Armstrong et Buzz Aldrin dans la Mer de la Tranquillité. L’objectif annoncé en début d’année par la Maison-Blanche et réaffirmé en cette première journée de l’IAC est de voir un équipage mixte à la surface de la Lune en 2024 dans le cadre du programme Artemis. Une mission qui annonce le retour de l’Amérique sur notre satellite. Une mission dont on sent l’enjeu politique puisque, si elle intervient selon le plan de la #NASA, ce sera la dernière année d’un encore hypothétique second mandat de Donald Trump tout de même menacé par une procédure de destitution. Mais le vice-président Pence, qui est également président du conseil national de l’espace (NSC), donne définitivement une tonalité américaine au programme. « Merci à l’administrateur Bridenstine pour redonner à l’Amérique son leadership dans l’espace », souligne ainsi le numéro deux de l’exécutif américain. Mais Mike Pence semble oublier que le retour sur la Lune se fera en collaboration avec l’Europe. Deux modules de service européen (ESM) équiperont les deux premières capsules Orion dont le premier vaisseau habité à orbiter autour de la Lune (Artemis 2) en 2023. Selon diverses sources, un troisième ESM pourrait également être prochainement entériné par les deux agences.

Blue Moon, le module de Blue Origin pourra être disponible en version habitée (Crédit photo : A.Meunier).

Blue Moon, le module de Blue Origin pourra être disponible en version habitée (Crédit photo : A.Meunier).

Des astronautes de toutes les nations 

L’administrateur de la NASA, qui observe une position nettement plus pondérée que le vice-président, a d’ailleurs laissé entendre que l’agence souhaite de nouveaux ESM pour les prochains Orion. L’agence spatiale américaine a passé une commande phasée auprès de l’industrie (cf. LCS du 26 septembre). Il sera donc nécessaire de propulser ces véhicules et l’Europe, par le biais d’Airbus Defence and Space, fournit cet élément critique. De plus, si la Maison-Blanche souhaite un premier équipage 100 % américain sur la surface de notre satellite, Jim Bridenstine indique que « nous voulons avoir des astronautes de toutes les nations sur la Lune ». Le prix d’un retour durable et efficient sur l’Astre des Nuits passe notamment par une entente entre les différents partenaires. Comme c’est finalement déjà le cas pour l’ISS. Mais la Lune est une destination difficile à atteindre et qui nécessite deux véhicules : un pour se mettre en orbite et un autre pour descendre à la surface. Pour ce qui est de l’alunisseur habité, la #NASA ne dispose pas pour le moment de calendrier. L’industrie américaine est actuellement consultée et a jusqu’au 1er novembre pour remettre des propositions à l’administration spatiale. Il n’est pas impossible que cette dernière explore toutes les options. Faut-il voir un signe à la présence de la maquette des modules #BlueMoon de #BlueOrigin et de celui de Lockheed Martin dans les allées du Centre de Conventions ? Si l’objectif reste un premier alunissage « pour 2024 », l’administrateur de la NASA admet toutefois qu’il ne sait pas quand aura lieu le vol d’essais du module qui ramènera les premiers humains sur le sol lunaire depuis maintenant pratiquement un demi-siècle, mais que tout sera fait pour y parvenir dans le délai imparti.

Antoine Meunier

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