APRÈS VA 250, PLUS QUE ONZE ARIANE 5 À LANCER

22h23 heure de Paris, décollage pour la mission #VA250 d'Ariane 5 (Crédit photo : Arianespace/ESA).

22h23 heure de Paris, décollage pour la mission #VA250 d'Ariane 5 (Crédit photo : Arianespace/ESA).

Deux satellites constituaient la charge utile de ce 250ème lancement d’une fusée Ariane depuis la Guyane. Le lanceur emportait à son bord Tiba-1 pour le gouvernement égyptien et GX-5 pour Inmarsat. Il s’agit de l’un des douze derniers lancements d’Ariane 5 avant son retrait définitif du service prévu pour la fin 2022.

La quatrième tentative aura finalement été la bonne. Vendredi 22 novembre au soir, c’est d’abord un problème sur les moyens au sol qui entraine, environ un quart d’heure avant le tir, un premier report de deux jours dans le lancement. Mais celui-ci a dû être une nouvelle fois décalé à lundi, puis à mardi soir, à la suite, cette fois-ci d’une mauvaise météo. Mais à quasiment un mois du 40ème anniversaire du tout premier tir d’une fusée Ariane 1 en décembre 1979, Ariane 5 ECA a une nouvelle fois accompli sa mission. Malgré un nouveau « rouge » météo survenu à T-7 mn dans la chronologie finale, la fusée a finalement décollé à 22h23, heure de Paris. Avec une performance au lancement de précisément 10 479 kg dont 9,6 tonnes pour la charge utile, Ariane 5 ECA a placé sur orbite deux satellites de télécommunications : Tiba-1 et GX-5. Le premier d’une masse de 5,6 t et d’une puissance électrique de 9kW, a été conçu conjointement par Airbus Defence and Space, qui fournit la plateforme Eurostar E3000, et par Thales Alenia Space qui apporte la charge utile. La mission duale de ce vaisseau spatial est d’assurer des communications civiles et gouvernementales sécurisées à haut débit en bande Ka pour l'Egypte. Quatrième satellite lancé par Arianespace pour le pays, Tiba-1 est conçu pour évoluer en orbite géostationnaire à 35,5 degrés Est durant quinze ans. 

Le largage de Tiba-1 s'est déroulé environ 27 minutes après le décollage du lanceur (Photo : Airbus DS)

Le largage de Tiba-1 s'est déroulé environ 27 minutes après le décollage du lanceur (Photo : Airbus DS)

Le second passager sous la coiffe, également construit par Thales Alenia Space pour Inmarsat, s’appelle GX-5. Cinquième avatar de la famille Global Xpress, il utilise la plateforme Spacebus 4000B2. Prévu pour le très haut débit, GX-5, d’une masse de 4 007 kg sera localisé à 11 degrés Est afin de fournir des services pour l’Europe et le Moyen-Orient. Il doit notamment fournir les connections Wi-Fi pour les vols et services maritimes commerciaux. C’est aussi le dixième satellite Inmarsat lancé par une fusée Ariane.

Malgré les différents reports, cette 250ème mission, qui intervient exactement 54 ans après le lancement du premier satellite français (Astérix par Diamant A le 26 novembre 1965) a été parfaitement nominale et les deux satellites ont été éjectés, comme prévu, par l’étage supérieur d’Ariane 5 au bout de très exactement 34 minutes et 7 secondes de vol. Le largage de Tiba-1 est intervenu à T+27 mn et 7 s et 987 km d'altitude. Une poignée de minutes plus tard, c'était au tour d’Inmarsat GX-5 de filer vers son orbite de travail.

GX-5 sera positionné à 11 degrés Est pour assurer, entre autres, des services Wi-Fi pour les vols commerciaux (Crédit image : Thales Alenia Space).

GX-5 sera positionné à 11 degrés Est pour assurer, entre autres, des services Wi-Fi pour les vols commerciaux (Crédit image : Thales Alenia Space).

2020, début de la transition avec Ariane 6

Ce lancement d'Ariane 5, le 106ème depuis le début d'exploitation de la fusée, était le 4ème et dernier de 2019 pour Arianespace. A partir de 2020, s’ouvre la période de transition, au cours de laquelle il ne reste désormais plus que 11 tirs à réaliser avec l'actuel lanceur lourd européen, avant qu’Ariane 6 ne démarre son activité. L’ensemble de ces lancements doit, en principe, se dérouler jusqu’à fin 2022. Date à partir de laquelle Ariane 6 sera le seul lanceur lourd en service en Europe. Au cours de cette période de trois ans, Arianespace sera néanmoins en mesure d’opérer cinq fusées différentes : Ariane 5 et 6, Soyouz, Vega et Vega C. Ce qui autorisera une certaine flexibilité. Dans le cas de la sonde Juice qui doit prendre le chemin de Jupiter à partir de 2022, il est prévu, en fonction de sa fenêtre de lancement, qu’elle décolle soit avec Ariane 5 ou Ariane 64. Notons également qu’en 2020, Vega doit revenir en vol à partir de Mars tandis que Vega C doit effectuer débuter sa carrière dans le courant du second semestre 2020.  Parmi les charges utiles encore confiées à Ariane 5 figurent également les satellites militaires français Syracuse 3 et 4 et surtout le James Webb Space Telescope (JWST). Cet instrument qui doit prendre la suite de Hubble (HST) se fait attendre. Son lancement n’a cessé d’être reporté depuis 2007 et son coût n’a fait que s’envoler. D’un milliard de dollars en 2008, le budget de ce télescope, capable de regarder des objets célestes dans l’infrarouge atteint, en 2018, 9,66 milliards.

A l’issue de VA 250, la prochaine mission d’Ariane 5 (VA 251) est planifiée à partir du mois de janvier. Ce nouveau lancement, devra permettre de placer sur orbite les satellites Eutelsat Konnect et GSat 30. Le premier, construit par Thales Alenia Space, doit desservir le continent africain et le second, prévu pour être positionné à 83 degrés Est doit remplacer, le satellite en bande Ku et C, Insat 4, qui a été désactivé le 21 octobre dernier.

Antoine Meunier

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