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LANCEMENT NOCTURNE EN TERRE KAZAKH POUR ONEWEB

Décollage à 2h42, heure du Kazakhstan pour le Soyouz ST-21 (Crédit photo : Arianespace).

Décollage à 2h42, heure du Kazakhstan pour le Soyouz ST-21 (Crédit photo : Arianespace).

Après Starlink en janvier, c’est à présent au tour de OneWeb de commencer 2020 avec la poursuite de son déploiement. Arianespace a ainsi procédé hier au lancement d’un lot de 34 satellites de la constellation depuis le cosmodrome de Baïkonour au Kazakhstan. Le tir s’est déroulé sans problème à 22h42 heure de Paris (2h42 du matin heure locale).

Stéphane Israël l’avait annoncé lors de ses vœux à la presse début janvier, jusqu’à huit tirs d’Arianespace pourraient s’envisager en 2020 depuis les cosmodromes de Baïkonour et de Vostochny. En Guyane, jusqu’à 14 décollages sont escomptés pour cette année. Celui survenu hier soir est donc le premier de l’année en terre kazakhe pour l’opérateur européen et le second de l’année après la mission VA 251 du 16 janvier dernier depuis le CSG. Ce lancement est également le 50ème avec la vénérable fusée Soyouz sous l’égide d’Arianespace et de sa filiale Starsem. Un partenariat qui dure maintenant depuis 1996. C’est aussi le 1917ème tir de la fusée Soyouz depuis 1966. La performance demandée au lanceur Soyouz 2-STB était de 5504 kg. Ce lancement OneWeb est le second réalisé par Arianespace, après celui réalisé le 27 février 2019 (VS21) qui a permis de lancer les six satellites de démonstration. Comme sa concurrente américaine Starlink, la constellation OneWeb a vocation à offrir une couverture Internet mondiale. Toutefois, si le dispositif imaginée par Elon Musk doit comporter au moins 12 000 satellites, OneWeb est constituée de « seulement » 648 unités disposées en orbite polaire (LEO) à 1200 km d’altitude. Néanmoins après une demande récente faite auprès de l’autorité américaine de régulation (FCC), la société prévoit une constellation pouvant aller jusqu’à 1980 satellites. L’inclinaison orbitale de chaque satellite, qui fonctionne en bande Ka, est de 87,9 degrés.

Les satellites installés sur leur système de déploiement (Crédit photo: Airbus/OneWeb)

Les satellites installés sur leur système de déploiement (Crédit photo: Airbus/OneWeb)

Deux satellites chaque jour

Construit dans l’usine OneWeb installée en Floride à proximité du Centre spatial Kennedy (KSC), chaque satellite, d’un coût unitaire d’environ un million de dollars, pèse 147,7 kg et est aussi gros qu’un frigidaire. En janvier l’usine, cofondée par Airbus DS et OneWeb, a atteint un rythme de production de deux unités par jour. Le lot lancé la nuit dernière a été expédié par avion vers le site de lancement de Baïkonour le 16 décembre dernier. D’une durée de vie unitaire de sept ans, chaque satellite est propulsé par un moteur à effet Hall (modèle SPT-50M) construit par le leader mondial dans ce domaine : la société russe Fakel basée à Neman (Russie Baltique). Le SPT-50 M est une version optimisée d’un moteur déjà utilisé sur les petits satellites russes d’observation de la Terre de type Canopus. Générant une poussée de 14,8 milliNewton et possédant une impulsion spécifique de 930 s, ce propulseur au xénon permet au satellite d’atteindre son orbite, et en cours de vie, de corriger cette même orbite. Avec le lancement de hier soir, il y a désormais 40 satellites OneWeb dans l’espace mais il en faut 588 pour démarrer une couverture globale et l’activation des services. Il y avait 34 satellites sous la coiffe de la mission #ST-27 bien que le système de déploiement mis au point par Ruag Space AB puisse en recevoir jusqu’à 36. OneWeb envisage de démarrer les démonstrations de ses premiers services au cours de cette année. L’objectif est de fournir les premiers services Internet 24h/24 à partir de 2021 avec un débit pouvant aller jusqu’à 50 mégabits par seconde et un temps de latence de 50 millisecondes. Dans son offre, #OneWeb prévoit notamment des services pour les secteurs maritime, aéronautique, des liaisons cellulaires, des services de communication d’urgence ou encore du Wi-Fi communautaire et la connexion des établissements scolaires.

Le système de déploiement mis au point par Ruag Space AB peut accueillir jusqu'à 36 satellites (Crédit image : capture d'écran animation Ruag Space).

Le système de déploiement mis au point par Ruag Space AB peut accueillir jusqu’à 36 satellites (Crédit image : capture d’écran animation Ruag Space).

Trois bases de départ pour le déploiement

Dans le cadre du contrat signé en juin 2015 avec OneWeb pour déployer la constellation, Arianespace doit encore effectuer dix-neuf lancements avec le lanceur Soyouz et un lors du vol inaugural d’Ariane 62 qui est attendu pour la fin de cette année. Arianespace précise que ces lancements dédiés seront répartis  sur trois bases spatiales différentes : Kourou, Vostochny (Russie) et le site historique de Baïkonour. Le prochain lancement consacré à OneWeb doit normalement intervenir vers le milieu du printemps. En revanche, la prochaine mission d’Arianespace doit normalement se dérouler le 18 février depuis la base de Kourou. Il s’agit du tir VA252 d’Ariane 5 qui doit viser à la mise en orbite géostationnaire du satcom japonais JCSAT-17 et du satellite météo sud-coréen GEO-KompSat 2B.

Antoine Meunier

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