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MARCHÉ DES CUBESATS, LE ZEPHYR SE POSITIONNE

La toute jeune start-up Venture Orbital ambitionne un premier lancement de son nano-lanceur Zephyr d'ici 2024 (Crédit image : Venture Orbital).

La toute jeune start-up Venture Orbital ambitionne un premier lancement de son nano-lanceur Zephyr d’ici 2024 (Crédit image : Venture Orbital).

Les satellites de très petite taille auront-ils un jour leur véhicule dédié ? C’est en tout cas ce qu’espère la jeune start-up française Venture Orbital Systems, présente pendant la Paris Space Week, qui avec son projet de nano-lanceur souhaite gagner sa place dans ce marché qui reste encore aujourd’hui largement dominé par les grands acteurs de la filière.

D’ici moins de dix ans, le marché des petits satellites (moins de 500 kg) devrait exploser pour atteindre 43 milliards de dollars selon des estimations livrées par le cabinet français Euronconsult. Vers 2026, le marché des cubesats pourrait avoisiner les 700 millions de dollars contre « seulement » 125 millions en 2017. C’est un marché qui pourrait nécessiter la mise au point de lanceurs spécifiquement dimensionnés et notamment pour les nanosatellites. S’il existe déjà des micro-lanceurs comme l’Electron de l’américain Rocketlab ou LauncherOne de Virgin Orbite (ce dernier n’a pour le moment pas encore volé),  peut-être y aura-t-il d’ici quatre ans le Zephyr du français Venture Orbital Systems. Stanislas Maximin, jeune CEO de 22 ans de cette toute jeune compagnie née en avril 2019, y compte bien. Pour répondre (rapidement) aux besoins des opérateurs de nanosatellites, sa structure propose une solution de lancements de 11 mètres de haut baptisée Zéphyr. En développement depuis maintenant un an, Zephyr fonctionne sur la base d’un moteur unique Navier assemblé en faisceau de sept unités pour le premier étage et d’un moteur pour le second étage. Fonctionnant sur la base d’un mélange Lox-Kérosène, il peut développer jusqu’à 8 kN de poussée (800 kg de poussée). Avec sept propulseurs assemblés en faisceau, le premier étage développe une puissance totale d’environ 4 à 5 tonnes. Ce moteur, intégralement produit par Venture Orbital Systems, serait intégralement conçu en impression 3D et fabrication additive. 

Avec un faisceau de sept moteurs Navier Mk I, le 1er étage de Zephyr doit développer dans les 4 t de poussée (Crédit image : Venture Orbital).

Avec un faisceau de sept moteurs Navier Mk I, le 1er étage de Zephyr doit développer dans les 4 t de poussée (Crédit image : Venture Orbital).

Jusqu’à 40 lancements par an

Pour démarrer son activité, Venture Orbital a besoin d’une première levée de fonds de 2,5 millions d’euros. Selon, les informations disponibles, Zephyr peut lancer une charge utile de 35 kg sur orbite héliosynchrone (SSO) et 40 kg sur orbite basse (LEO) à 500 km d’altitude. Ce qui représente environ l’équivalent de trois satellites de 6 U. Le lanceur se veut idéal pour placer en orbite des petites charges utiles destinées notamment à l’observation de la Terre (EO), l’amélioration des cultures, étudier les changements climatiques ou encore permettre d’améliorer l’accès aux services d’urgence en cas de crises. La société n’a pas peur d’afficher ses ambitions et se fixe comme objectif d’arriver jusqu’à 40 lancements par an depuis le Centre spatial guyanais (CSG). La petite structure ambitionne également d’offrir à ses futurs clients une disponibilité du Zephyr dans une fourchette de délais allant de trois à six mois. Prix au lancement : environ 1 million d’euros par mission. La société annonce avoir déjà plusieurs contacts. La date du premier tir est annoncée. Venture Orbital Systems souhaite réaliser le vol inaugural du Zephyr à partir de 2024.

Antoine Meunier

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