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UN “PETIT PAS” POUR VIRGIN GALACTIC

Le White Knight 2 et le SS2 Unity devant le spaceport America au Nouveau-Mexique réaliseront peut-être un premier vol commercial cette année (Crédit photo : Virgin Galactic).

Le White Knight 2 et le SS2 Unity devant le spaceport America au Nouveau-Mexique réaliseront peut-être un premier vol commercial cette année (Crédit photo : Virgin Galactic).

La compagnie a dévoilé en début de semaine l’initiative « One small step » qui vise à la reprise des réservations à bord du Spaceship 2. Contre un acompte de 1000 $, il est désormais possible de réserver son siège à bord de la navette. L’entité annonce même avoir reçu 8 000 demandes dans ce sens depuis fin 2018.

Le 13 décembre 2018 est une date importante pour Virgin Galactic puisque son Spaceship 2 Unity a, pour la première fois dépassé les 80 km d’altitude en culminant précisément à 82 km et à une vitesse de Mach 2,9. Et voici maintenant presqu’exactement un an que la navette suborbitale n’est pas retournée en vol. Le 22 février 2019, les pilotes Dave Mc Kay et Michael Masucci ont poussé leur machine à 295 000 ft (89,9 km) et à un peu plus de Mach 3. Encore 10 km, et la frontière de Karman aurait pu être franchie. Cependant, selon le standard de l’US Air Force, qui fixe la frontière entre l’aérien et l’espace à 85 km, le Spaceship 2 est techniquement allé dans l’espace. L’armée de l’air américaine fixe la frontière théorique entre l’aérien et l’espace à 85 km d’altitude. Mais la grande nouveauté de ce vol fut surtout la présence de Beth Moses, instructeur en chef des futurs passagers payants chez Virgin Galactic. Il faut dire que la perspective d’un vol au-delà de 100 km nécessite une préparation pour les futurs participants à cette aventure. Et ils pourraient être nombreux. Outre les 600 réservations dont elle dispose, pour un montant total de 80 millions de dollars, la société fondée par Richard Branson annonce avoir reçu précisément 7957 enregistrements de réservations depuis le premier vol du SS2 au-delà de 80 km d’altitude en 2018.

A gauche, le VSS Unity et son "petit frère" à l'assemblage bien avancé au début du mois de janvier (Crédit photo : Virgin Galactic).

A gauche, le VSS Unity et son “petit frère” à l’assemblage bien avancé au début du mois de janvier (Crédit photo : Virgin Galactic).

Prix en hausse ?

Non contraignante, l’initiative lancée en début de semaine, et dont le nom fait référence à la célèbre phrase prononcée par Neil Armstrong, doit permettre aux personnes vraiment motivées par la perspective d’un vol spatial de franchir une étape pour être « dans le groupe prioritaire pour les réservations fermes ». Il s’agit tout simplement de verser un acompte pour réserver une place à bord de Spaceship 2. Une formule qui a notamment été utilisée par Tesla pour faire payer la réservation de ses voitures électriques. Ce premier dépôt de 1000 $  est bien entendu pris en compte dans la somme totale demandée par la société dans l’achat d’un billet à bord du « SS2 ». L’opération permet aussi d’engranger un peu de trésorerie. Pour le moment, le prix du ticket à bord du petit appareil à huit places aéro-largué par le White Knight 2 parait toujours fixé à 250 000 $. Mais selon le « FAQs » de l’initiative One Small Step, Virgin Galactic pourrait facturer un prix au billet supérieur au montant initial mais elle n’exclue pas non plus de proposer une gamme de prix pour les futurs vols. Tout reste encore possible…

Signature de l'accord entre Mike Moses, président de VG et le représentant de l'armée de l'air italienne début octobre 2019 (Crédit photo : Virgin Galactic)

Signature de l’accord entre Mike Moses, président de VG et le représentant de l’armée de l’air italienne début octobre 2019 (Crédit photo : Virgin Galactic)

Des vols commerciaux et scientifiques

La société vient également de publier son bilan 2019. Elle affiche ainsi un minuscule chiffre d’affaires de 3,8 millions de dollars et près de 211 millions de pertes, dont 72,79 millions rien que pour le dernier trimestre de l’année écoulée. Concurrente directe de Blue Origin sur le segment du tourisme spatial, Virgin Galactic est cependant la seule à être introduite en bourse. Son action a d’ailleurs connu une forte baisse la semaine dernière. Après être montée le 19 février à plus de 37 dollars (37,350 $), elle s’échangeait le 27 février à moins de 22 dollars (21,970 $). Cependant, à son introduction à Wall Street le 28 octobre dernier, l’action affichait une valeur de 11,75$. Le cours le plus bas se situe le 25 novembre avec une valeur de 7,22 $. Blue Origin est toutefois l’ainée des deux sociétés puisque née en 2000, Virgin Galactic a pour sa part démarré son activité en 2004. Les deux sociétés visent un premier vol commercial pour cette année. Il n’est d’ailleurs pas exclu que le premier vol avec passagers du Spaceship 2 revête un caractère purement scientifique mais aussi militaire. Le 2 octobre dernier, l’entreprise a ainsi signé un accord avec l’armée de l’air italienne pour faire voler « trois spécialistes de charge utile » avec leurs expériences (réalisées en collaboration entre Virgin Galactic et l’équivalent italien du CNRS) pour une mission qui pourrait avoir lieu « dès 2020 ».

Antoine Meunier

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