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REPORT DE DEUX ANS POUR ROSALIND FRANKLIN

Le rover Rosalind Franklin n'arpentera finalement le sol de Mars qu'à partir de 2023 (Crédit image : ESA).

Le rover Rosalind Franklin n’arpentera finalement le sol de Mars qu’à partir de 2023 (Crédit image : ESA).

L’agence spatiale européenne par la voie de Jan Worner, son directeur général, a confirmé jeudi la rumeur qui courrait depuis plusieurs semaines. Le rover de la troisième mission du programme européen Exomars partira finalement entre août et octobre 2022.

Si les choses ne bougent pas, il n’y aura donc l’été prochain que trois missions sur quatre qui prendront le chemin de la planète rouge : la chinoise Huoxing-1, le rover Esperance de Mars 2020 et la mission émirati Mars Hope qui doit normalement être lancée par la JAXA. Initialement, cette troisième mission Exomars – après le Trace Gas Orbiter et l’atterrisseur Schiaparelli – était programmée pour un lancement en 2018 avec un atterrissage prévu sur Mars début 2019 dans Oxia Planum, une plaine située par 18,275°N et 335,368°E au niveau de l’équateur de la planète rouge. Un retard dans la livraison de certains instruments avait déjà contraint l’ESA et la Russie à reporter le lancement à 2020.  Ce nouveau report de l’envoi du rover Rosalind Franklin vers Mars, a finalement été officialisé par Jan Worner, le directeur général de l’agence spatiale européenne, lors d’une conférence de presse retransmise en ligne sur Internet. Conférence qui devait se tenir à la base à Moscou avec son homologue russe Dmitri Rogzyn  (rappelons que la Russie fournit la plateforme d’atterrissage robotisée Kazachok du rover ainsi que le lanceur). Mais la situation actuelle provoquée par l’épidémie du Covid-19, et qui complique les échanges entre la Russie la France et l’Italie, a contraint les deux agences à changer leur fusil d’épaule. Mais cette décision de reporter cette mission, aussi ambitieuse et prestigieuse que la mission Rosetta, obéît également à la nécessité de réaliser des tests supplémentaires dont la réalisation, dans le contexte actuel, parait difficile.

Le bassin d'Oxia Planum, où doit atterrir Rosalind Franklin, mesure environ 200 km de diamètre et se serait formé il y a 3,9 milliards d'années (Crédit photo : DR).

Le bassin d’Oxia Planum, où doit atterrir Rosalind Franklin, mesure environ 200 km de diamètre et se serait formé il y a 3,9 milliards d’années (Crédit photo : DR).

Ne laisser aucune place à l’erreur

Les responsables de la mission sont notamment préoccupés par les parachutes de descente. Deux nouveaux essais à haute altitude doivent avoir lieu prochainement dans l’Oregon. Le second soucis tient au logiciel de bord. Le temps manque pour le tester efficacement avant le départ qui était initialement prévu à partir de fin juillet. “Nous voulons nous assurer que nous sommes parfaitement prêts à mener à bien cette mission et nous ne nous accordons aucune marge d’erreur”, insiste le directeur général de l’ESA. Une autre fait concerne le lanceur Proton dont problème sur l’exemplaire chargé de lancer les satellites de télécommunications Express 80 et Express 103 oblige Khrunitchev à reporter le tir du 30 mars à la fin mai, le temps de remplacer les pièces défectueuses. Jan Worner ne semblait toutefois pas inquiet sur ce point. « Nous avons un lanceur sur pour la mission », a d’emblée précisé le directeur général de l’ESA. Cette mission européenne, aussi ambitieuse que l’était la sonde Rosetta lors de son exploration de la comète Tchouri en 2014, doit notamment forer les sables de Mars jusqu’à deux mètres de profondeur pour tenter d’y débusquer une quelconque forme de vie microbienne peut-être encore présente dans les entrailles de la planète. L’arrivée du vaisseau est prévue entre le mois d’avril et le mois de juillet 2023 pour un périple qui doit s’étaler sur au moins 218 sols (jours martiens).

Antoine Meunier 

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