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RÉPÉTITION EN COSTUME POUR LAUNCHERONE

Le B747 Cosmic Girl en pleine ascension lors du vol d'essai réalisé dimanche 12 avril (Crédit photo : Virgin Orbite).

Le B747 Cosmic Girl en pleine ascension lors du vol d’essai réalisé dimanche 12 avril (Crédit photo : Virgin Orbite).

L’actualité de la semaine pascale aura été chargée pour Virgin Orbit. Le 10 avril, sa filiale Voxspace annonçait avoir signé un contrat pour trois missions avec le département américain de la défense (DoD). Dans un second temps, le dimanche de pâques, le B747 Cosmic Girl a procédé à une répétition en conditions opérationnelles de son lanceur.

Si le vol d’essai réalisé dimanche 12 avril n’était pas le premier pour LauncherOne c’était le premier avec un modèle de vol opérationnel. En effet, la fusée qui était installée sous les flancs de l’avion-porteur Cosmic Girl était configurée comme pour un lancement avec les réservoirs pleins. L’avion a donc décollé depuis la base de Mojave en Californie à 14h23 heure locale, avant d’obliquer en direction de l’Océan Pacifique pour un vol d’une durée totale de deux heures. Si le tir avait eu lieu, l’exemplaire du LauncherOne aurait dû être largué depuis une altitude d’environ 35 000 ft (11 550 m). Le lanceur, dont le fonctionnement des moteurs Newton repose sur l’emploi du mélange Lox-kérosène, peut placer 300 kg sur orbite héliosynchrone (SSO) et jusqu’à 500 kg sur orbite basse (LEO). Ce vol initialement prévu en début d’année, a malheureusement été retardé, en partie à cause de l’épidémie de Covid-19. Une épidémie contre laquelle, la société créée par le milliardaire Richard Branson, s’est engagée. Virgin Orbit a ainsi mobilisé une partie de ses ressources en utilisant son usine de Long Beach pour concevoir des ventilateurs. A cause de l’épidémie, Virgin Orbit a été contrainte de réorganiser son activité, contraignant près de 90 % de ses effectifs à poursuivre l’activité en télétravail. 

Mesurant 16 m de long, LauncherOne accuse près de 25 t à pleine charge sous l'aile du Boeing (Crédit photo : Virgin Orbit).

Mesurant 16 m de long, LauncherOne accuse près de 25 t à pleine charge sous l’aile du Boeing (Crédit photo : Virgin Orbit).

Bientôt un premier lancement ?

Se pose à présent la question du tir inaugural ? Virgin Orbit, qui envisage également une activité de lancements depuis l’aéroport d’Oita sur l’ile japonaise de Kyushu, l’a régulièrement annoncé depuis 2017 mais n’a toujours pas concrétisé. Après l’essai de dimanche dernier, d’autres vols d’essais restent encore probablement nécessaires avant le premier tir qui embarquera une charge de démonstration. Si le lancement inaugural n’est pas encore pour tout de suite, le manifeste de LauncherOne s’est toutefois récemment remplit. Par l’intermédiaire de sa filiale Voxspace, la société a signé le 10 avril un contrat avec le département américain de la défense, pour un montant de 35 millions de dollars. Cet accord porte sur trois missions dédiées à l’US Space Force (USSF) dans le cadre du programme de tests spatiaux (STP) STP-S28. Il est le premier contrat à entrer dans le cadre de la directive OSP-4 de l’US Air Force, qui permet au gouvernement américain d’acquérir des services de lancements commerciaux rapides. Ainsi une fois la mission attribuée, le lancement doit intervenir dans les 12 à 24 mois qui suivent. Parmi les charges utiles qui doivent embarquer à bord de LauncherOne, il doit y avoir le satellite QUEYSSAT. Il s’agit d’une collaboration entre l’US Air Force et le département de la défense canadien. QUEYSSAT, pour Quantum Encryption and Science Satellite, est un démonstrateur technologique destiné à tester des télécommunications cryptées en faisant notamment appel à des clés de chiffrages réputées quasiment inviolables. Ce programme (STP-S28) prévoit le déploiement de 44 smallsats sur orbite LEO pour lesquels trois lancements sont planifiés. Le premier pourrait intervenir à partir du mois d’octobre 2021.

Antoine Meunier

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