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A KOUROU, BIENTÔT LA REPRISE DES LANCEMENTS

A Kourou, installation de l'étage supérieur AVUM du lanceur Vega de la mission VV16 (Photo : Arianespace

A Kourou, installation de l’étage supérieur AVUM du lanceur Vega de la mission VV16 (Photo : Arianespace

Avec la fin du confinement depuis le 2 mai, c’est le retour aux affaires qui peut enfin s’envisager au Centre spatial guyanais (CSG). La mission VV16 est ainsi en phase de préparation. Elle doit permettre dans un peu moins de deux semaines du prochain tir du petit lanceur Vega.

Initialement, le lancement du retour en vol de la petite fusée italienne devait s’envisager à partir du mois de mars. Malheureusement, le confinement est venu changer cette donne entrainant la mise à l’arrêt du CSG et le report de toutes les campagnes de lancement qui devaient se dérouler au cours des 5 premiers mois de cette année. Si les mesures liées au Covid-19 demeurent à commencer par la distanciation physique, les opérations ont progressivement repris au CSG depuis la mi-mai. Dans la perspective du premier lancement « post-confinement », VV16 de Vega, Avio a affrété il y a un peu plus de deux semaines un avion de la compagnie Alitalia pour acheminer, de Fiumicino jusqu’à Kourou, une équipe de 70 personnes pour préparer ce lancement tant attendu. Mais malgré l’achèvement du confinement, les mesures barrières restent en vigueur : masques, gel hydro-alcoolique et distanciation physique restent pour le moment obligatoire. Une quarantaine de 15 jours a dû être observée par ce contingent arrivé à l’aéroport Felix Eboué à Cayenne. Parmi les personnels envoyés en Guyane figurent des ingénieurs et techniciens mais aussi un consultant médical précisait Avio dans son communiqué. A l’issue de la quarantaine, la campagne de lancement a pu reprendre le 1er juin.

Technicien utilisant des lunettes intelligentes pour vérifier l'installation des charges utiles sur le SSMS (Photo : Arianespace).

Technicien utilisant des lunettes intelligentes pour vérifier l’installation des charges utiles sur le SSMS (Photo : Arianespace).

Vol inaugural du SSMS

Si elle permet la reprise des tirs sur le CSG, cette mission VV16 permet aussi à Vega de revenir sur le devant de la scène presque un an après l’échec de la mission VV15 qui a entrainé la perte du satellite militaire emirati Falcon Eye 1 à la suite d’une défaillance du moteur Zefiro 23 du second étage intervenue après 130 s et 850 ms de vol. Cette mission « Rideshare » va également permettre de tester le dispositif Small Spacecraft Mission Service (SSMS 1). Mis au point par Avio, ce système permet d’embarquer plus de 40 petits satellites sous la coiffe du lanceur. Il s’insère juste au-dessus de l’étage supérieur AVUM. Pour son vol inaugural, le premier exemplaire doit transporter 53 charges utiles : 7 microsatellites d’une masse comprise entre 15 et 150 kg et 46 CubeSats de taille inférieure pour un total de 21 clients indique Arianespace. L’américain Spaceflight Industries est majoritaire sur ce vol puisqu’il dispose de 26 cubesats ainsi que deux des plus gros microsatellites installés sur le SSMS. Le premier, dont le nom n’a pas été dévoilé, dispose de la masse la plus importante (138 kg). Le second, d’une masse de 43,5 kg, est le satellite de télédétection NewSat-6. Selon les informations disponibles, l’ensemble de ces satellites doivent servir à différentes applications dans les domaines de l’observation de la Terre, les sciences, la technologie, les télécommunications et l’éducation. Ce vol de Vega est attendu à partir de la mi-juin. Selon une information  non confirmée, le tir devrait avoir lieu le 18 ou le 19. Quant à la mission inaugurale de son successeur, Vega-C, il est vraisemblable que compte tenu des effets de la crise du Covid-19, elle soit reportée à partir de début 2021, idem pour Ariane 6. Ce que confirmait d’ailleurs Daniel Neuenschwander, le directeur du transport spatial au sein de l’ESA, au quotidien belge l’Echo le 29 mai, à propos du nouveau lanceur lourd de l’Europe. Cette première mission de Vega-C doit emportera, quant à elle, le satellite scientifique italien LARES-2 sous la coiffe.

Antoine Meunier

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