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DE NOUVELLES « SENTINEL » POUR COPERNICUS

A partir de 2025, la composante satellitaire du programme d’observation de la Terre de l’Union Européenne devrait s’agrandir avec six nouvelles missions. En ces temps d’après confinement d’épidémie de coronavirus, cela représente une manne bienvenue de 2,5 milliards d’euros pour l’industrie. 

Commençons par un petit rappel. La composante satellitaire du programme Copernicus comporte déjà sept satellites Sentinel, divisée en 3 familles de satellites actuellement sur orbite héliosynchrone (SSO) comprise entre 693 et 814 km d’altitude. Sentinel 1A et 1B, dédiés à l’imagerie radar des sols et des océans, ont respectivement été lancés en 2014 et 2016. Sentinel 2A et 2B, qui récoltent de l’imagerie optique des sols en HD, ont été placés sur orbite en 2015 et 2017. Les Sentinel 3A et 3B, qui surveillent les océans et les sols, tournent au-dessus de nos têtes depuis maintenant 2016 et 2018. Enfin n’oublions pas non plus Sentinel 5P dont la tâche est d’assurer la continuité des données qui ont été obtenues avec Envisat et Aura. Sur les six nouvelles missions Copernicus, Thales Alenia Space sera maitre d’œuvre sur 3 satellites. Le premier (via TAS France) avec OHB Systems et Leonardo comme sous-traitants, est la mission d’imagerie spectrale CHIME (Copernicus Hyperspectral Imaging Mission). Ce satellite, futur Sentinel-10, embarquera un imageur hyperspectral destiné à fournir des informations précises pour l’agriculture et la biodiversité. Le montant du contrat, annoncé par l’ESA, est de 455 millions d’euros. Le second satellite dont le développement est dirigé par TAS Italie est CIMR (Sentinel-11) pour un montant de 495 millions d’euros. Cette mission d’imagerie micro-ondes passives doit permettre de fournir des observations sur les températures de surfaces des mers sur la concentration des glaces et enfin sur la salinité des eaux. TAS Italie sera également maitre d’œuvre sur ROSE-L (Sentinel-12), un satellite utilisant un radar à synthèse d’ouverture en bande L qui doit surveiller la végétation ou encore surveiller l’humidité des sols. Le montant de la transaction atteint 482 millions d’euros. Airbus Defence and Space Germany sera sous-traitant pour cette mission.

Date de lancement prévue pour Sentinel 6A : à partir de novembre 2020 (Image : ESA-P.Carril).

Une manne pour la filière 

Airbus DS Germany est en revanche « Prime » sur la mission de topographie altimétrique CRISTAL (Sentinel 9) des glaces et des neiges polaires pour un montant de 300 millions d’euros (la charge utile est fournie par TAS France) ainsi que de la mission LSTM (monitorage des températures de surface). Ce satellite devra fournir des données destinées à l’agriculture. La valeur du contrat pour LSTM est de 375 millions d’euros. La maitrise d’œuvre de la sixième mission qui doit être contractualisée entre l’ESA et l’industrie est confiée à OHB Systems. Il s’agit de CO2M. Ce satellite (Sentinel 7) embarquera un spectromètre destiné à travailler dans le proche infrarouge et l’infrarouge à ondes courtes pour mesurer le CO2 issu de l’activité humaine. Sur le montant de ce contrat, l’agence spatiale européenne indique un montant s’élevant à 445 millions d’euros. Thales Alenia Space sera sous-traitant pour cette mission. L’ensemble de ces missions va permettre à l’industrie satellitaires européenne d’engranger 2,55 milliards d’euros. Maitre d’œuvre sur 3 missions, TAS engrange la plus grande part avec un volume total de commandes qui doit s’élever à environ 1,8 milliard d’euros. Les négociations finales doivent prochainement débuter et seront  suivies des signatures des contrats. Quand au lancement de la prochaine mission Sentinel, il est attendu pour le mois de novembre prochain depuis les Etats-Unis. Il s’agit de la mission de topographie des océans Sentinel 6A qui devra être placée sur orbite par une fusée Falcon 9.

Antoine Meunier

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