Timing et continuité

Au cinéma, on admet volontiers que le second épisode d’une série puisse être le meilleur. Si le gouvernement Lecornu I n’a tenu que 14h, le gouvernement Lecornu II a donc déjà fait mieux en passant l’épreuve du vote de deux censures ce jeudi à l’Assemblée nationale. Un signe rassurant certes mais on est tout de même encore très loin d’une stabilité politique retrouvée.
Néanmoins, L’arrivée de la nouvelle équipe gouvernementale a tout de même vu le retour de Philippe Baptiste en tant que ministre titulaire de l’Enseignement supérieur de la Recherche mais aussi de l’Espace. Cette dernière mention, nouvelle dans l’intitulé de la fonction, est tout sauf anodine. Simplement parce que nous sommes à six semaines d’une échéance décisive pour l’Europe : le conseil ministériel 2025 (CM25) sur l’Espace où les états membres de l’Agence spatiale européenne (ESA) décideront des budgets des programmes pour les trois prochaines années. Un rendez-vous qui se tiendra à Brême fin novembre. Malgré les actuels soubresauts politiques, cette étape sera pour la France, comme pour les autres pays membres de l’ESA, un moment décisif notamment pour la souveraineté. Philippe Baptiste, qui a précédemment dirigé le CNES entre 2021 et 2024, a marqué les esprits par son franc parlé notamment lors de l’édition 2024 du forum « Perspectives Spatiales ». S’exprimant dans les colonnes de La Tribune il y a quelques mois, il s’inquiétait notamment de la situation de « décrochage avancé dans le spatial européen » ou encore de la difficulté actuelle à dialoguer avec les partenaires américains. Sa présence apparait donc à la fois comme un bon timing et un signe de continuité à l’approche de CM25. Par les temps qui courent, cela mérite d’être souligné.
Antoine Meunier
© La Chronique Spatiale (2021-2025)