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Quantum, le satellite reconfigurable

En fonction de la demande, il est possible de repositionner les faisceaux d’Eutelsat Quantum (Image : vidéo ESA).

D’ici la fin du mois doit avoir lieu le lancement VA 254 d’Ariane 5. Deux charges utiles seront sous la coiffe : le brésilien Star One D2 mais surtout le 1er satellite reprogrammable opéré par Eutelsat. Ce dernier a fait l’objet d’un point presse en ligne mardi 13 juillet par l’agence spatiale européenne (ESA) et ses partenaires.

Initialement, la mission VA 254 du lanceur lourd européen était envisagée pour la fin de l’année 2020 mais les effets de la pandémie ont entrainé un report pour le terme de ce mois de juillet. Après la mission VV18 de Vega le 29 avril dernier, l’activité sur le centre spatial guyanais (CSG) va donc pouvoir redémarrer avec le lancement de 2 satellites de télécommunications. Conçu par l’américain Maxar sur la base d’une plateforme SSL 1300 (environ 6,5 t), Star One D2 est opéré par le brésilien Embratel sur les bandes C, Ku et Ka. Il devra être positionné par 70 degrés Est sur l’orbite géostationnaire. N’accusant « que » 3,5 t à la pesée, Eutelsat Quantum devra quant à lui s’installer à 48 degrés Est pour y fonctionner pendant au moins 15 ans. Développé dans le cadre d’un partenariat publique privé (PPP) entre Airbus, l’ESA et Eutelsat. Il doit pouvoir fournir une couverture en bande Ku des régions Afrique du Nord et Moyen-Orient, voir au-delà en fonction des besoins de ses clients. Sa charge utile numérique peut être reprogrammée en temps réel à tout moment en fonction des besoins. « Cela dépend de la complexité de la mission que vous souhaitez faire mais techniquement, c’est une question de minutes pour reconfigurer la charge utile », précise Frédéric Piro, directeur du programme Quantum chez Eutelsat. Si besoin, la position orbitale peut également être modifiée.

PPP entre l’ESA, Eutelsat et Airbus, Quantum a mobilisé 1000 personnes en Europe (Image : Airbus).

Flexibilité avant tout

La charge utile de Quantum a été construite par Airbus au Royaume-Uni dans le cadre du programme ARTES (Advanced Research in Telecommunications Systems) de l’ESA et avec le soutien de l’Agence spatiale britannique (UK Space Agency). Selon les besoins, Quantum pourra être contrôlé directement à distance par le client pour fournir des services de télécommunications pour la navigation maritime ou encore apporter une réponse rapide en cas de sinistre. Les besoins militaires sont également envisagés comme en témoigne la vidéo de présentation du satellite. Le positionnement des faisceaux est également ajustable à la demande. Les antennes actives multi-faisceaux ELSA+ (ELectronically Steerable Antenna+) de ce vaisseau, « qui a mobilisé plus 1000 personnes à travers l’Europe », rappelle Elodie Viau, la directrice des télécommunications au sein de l’ESA, ont été développées par Airbus en Espagne. La plateforme de Quantum est, quant à elle, produite par l’anglais Surrey Satellite Technology Limited (SSTL). Le lancement est prévu à partir du 27 juillet prochain depuis la base Kourou. Ce sera le second tir de l’année en Guyane. L’exploitation d’Eutelsat Quantum ne doit débuter qu’à compter du mois d’octobre une fois les tests de validation en orbite achevés.

Antoine Meunier

©                                 La Chronique Spatiale (2021)

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