Rester attractif
Dans une interview accordée au Point, Eric Larchevêque, confondateur de Ledger, société spécialisée dans les portefeuilles de cryptomonnaies, dresse un constat sans appel. Selon lui, les jeunes entrepreneurs français devraient quitter l’Hexagone compte tenu d’une situation économique fortement dégradée et d’un « état obèse ». Il pointe également le risque de voir notre pays basculer dans une situation semblable à celle de la Grèce il y a une quinzaine d’années. Il évoque aussi la fameuse taxe Zucman qui, si elle était mise en œuvre, pourrait être problématique. A terme, il estime en effet qu’elle « fragilisera encore plus l’attractivité de la France comme terre d’entrepreneuriat ». Un constat pas franchement optimiste dans un environnement qui ne l’est pas moins. Mais peut-être qu’un pays doit aussi se gérer comme une entreprise pour retrouver sa compétitivité ? C’est peut-être enfoncer une porte ouverte mais une entreprise qui reste compétitive se reconnait notamment dans sa capacité à se transformer et à investir comme l’avait notamment fait le groupe Peugeot dans les années 80. Investir pour se transformer, c’est entre autres le sens du plan France 2030 que certains politiques ont vu comme un gaspillage d’argent public. Pour gagner en compétitivité, la prise de risques reste nécessaire et la France a besoin de ses entrepreneurs car c’est eux qui assurent cette prise de risques. C’est aussi eux qui permettent au pays de garantir sa compétitivité en innovant. Après tout, Airbus n’existerait peut-être pas sans Concorde. Pour éviter de « tous crever », comme le déclarait l’an dernier Philippe Baptiste quand il avait la responsabilité du CNES, sans doute faut-il se demander comment poursuivre l’effort entamé avec France 2030 afin d’éviter une « fuite de cerveaux » et pas seulement au niveau spatial.
Antoine Meunier