Edito

Question d’équilibre

(Isro).

En octobre dernier, l’Inde annonçait sa feuille de route spatiale par l’intermédiaire du bureau du Premier ministre Modi avec, en point de mire, le souhait d’avoir un homme sur la Lune d’ici l’horizon 2040. Un objectif ultra ambitieux. Les mauvaises langues diront qu’il s’agit d’un vœu pieux totalement irréaliste compte tenu du gap technologique que doit encore combler l’agence spatiale indienne (ISRO). Mais l’ISRO a déjà franchi plusieurs étapes : l’insertion en orbite lunaire avec Chandrayaan-1 et 2 puis l’alunissage et le déploiement d’un rover avec Chandrayaan-3. L’étape suivante consistera à réussir le retour sur Terre d’échantillons avec Chandrayaan-4 à partir de 2028. Cependant, au stade actuel, on ignore encore si les fonds nécessaires à la réalisation de cette mission, qui exigera deux lanceurs (un LVM-3 et un PSLV), sont sécurisés.

            Si le chemin vers la Lune sera (très) long, l’Inde grimpe néanmoins les marches qui lui permettront de s’en rapprocher. Un modus operandi qui n’est d’ailleurs pas sans rappeler celui de son voisin chinois. On commence par acquérir de l’expérience afin de préparer la mission suivante. Mais comme pour la Russie et les Etats-Unis autrefois, la Lune, pour la Chine et l’Inde, est un objectif politique. Mais on ne peut ici parler de compétition puisque l’Empire du milieu devrait déposer son premier équipage de taïkonautes sur le sol sélène d’ici cinq à six ans. Pour l’Inde, arriver à son tour sur la Lune d’ici vingt ans, sera avant tout un moyen de dire à son voisin « nous aussi, nous l’avons fait ». Un moyen de rétablir aussi l’équilibre spatial dans l’est asiatique…

Antoine Meunier

 

 

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©                                 La Chronique Spatiale (2024)

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