Succession

L’intérim de Lionel Suchet en tant que directeur général à la tête du CNES n’aura pas duré très longtemps. L’agence spatiale française devrait avoir très prochainement un nouveau dirigeant en la personne de François Jacq, l’actuel président du conseil d’administration du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) depuis 2018. Son nom a été officiellement proposé mercredi par le Premier Ministre François Bayrou pour prendre la tête de l’autorité spatiale française. Né en 1965, ce polytechnicien (X 1986) et ingénieur des Mines a, au cours de sa carrière, également présidé aux destinées de Météo-France, de l’Ifremer ou encore de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra). Il connait donc bien la gestion de plusieurs établissements stratégiques publics français. Compte tenu de son parcours, notamment à Météo-France, il connait aussi l’importance de la filière spatiale bien qu’il ne soit pas issu du sérail comme le fut en son temps Jean-Yves Le Gall. Pour François Jacq, l’enjeu sera d’abord de convaincre de la pertinence de sa candidature lors de son audition par la commission parlementaire chargée d’entériner sa nomination. Ce qui devrait logiquement être une simple formalité. En revanche, le nouvel arrivant n’aura pas la partie facile. Il lui faudra notamment assurer la succession d’Ariane 6. A l’international, il arrive à un moment où la collaboration avec la NASA apparaît aujourd’hui comme très fragilisée et où l’Europe doit absolument assurer sa souveraineté spatiale face aux Etats-Unis et à la Chine. Point encourageant : la filière peut compter à Bruxelles sur la voix du Commissaire à la défense et à l’espace Andrius Kubilius pour défendre une forte hausse du budget spatial européen. C’est déjà un atout…
Antoine Meunier
© La Chronique Spatiale (2021-2025)