Le Dragon, un prétexte entre Musk et Trump (LCS-A.Meunier).

Hier alliés indéfectibles aujourd’hui ennemis jurés, Donald Trump et Elon Musk se sont écharpés avec une rare violence sur « X ». Le premier a menacé de mettre un terme aux contrats gouvernementaux du second pour réaliser des économies budgétaires. En réponse, le patron de SpaceX a annoncé décommissionner le vaisseau Dragon, actuellement le seul vaisseau disponible pour assurer la desserte des équipages d’astronautes vers la Station spatiale internationale (ISS) depuis Cap Kennedy. Mais le milliardaire s’est finalement rétracté quelques heures plus tard. « Ok, nous ne décommissionnerons pas le Dragon », a-t-il simplement déclaré sur son compte X. Rarement, l’escalade verbale entre les deux hommes aura été aussi violente depuis qu’Elon Musk a quitté son poste au DOGE. Si les choses semblent s’être calmées, au moins en apparence, cet épisode montre que si Donald Trump perd un allié essentiel, cinq mois seulement après son retour dans le Bureau Ovale, Elon Musk met une immense pression sur l’administration présidentielle américaine. Le Crew Dragon n’est qu’un argument parmi les désaccords entre les deux hommes – le plus important étant probablement le projet de loi budgétaire de l’actuel locataire de la Maison Blanche. Mais il met aujourd’hui en évidence la dépendance américaine des Etats-Unis envers SpaceX pour continuer d’assurer l’occupation d’une position stratégique qu’elle tient depuis plus de soixante ans. Depuis son unique vol habité l’année dernière, la capsule Starliner de Boeing, pourtant censée, elle aussi, assurer la desserte de l’ISS, est toujours aux abonnés absents. Quant au Crew Dragon, il se prépare déjà à son 17^ème transport d’équipage avec la mission Ax-4 d’ici le 10 juin. Et aujourd'hui, on ne voit vraiment pas qui serait susceptible de venir lui contester son monopole. Pas forcément une bonne chose.

Antoine Meunier