Sélection (presque) naturelle

Le 7 juillet dernier, vingt-quatre heures avant l’ouverture de la quatrième édition des Assises du Newspace, l’ESA a dévoilé les cinq lauréats de l’European Launcher Challenge (ELC) qui vise, à terme, à diversifier l’offre du transport spatial sur le Vieux Continent. Quatre nations sont représentées : l’Allemagne (avec Isar Aerospace et Rocket Factory Augsburg), la Grande-Bretagne (avec Orbex), l’Espagne (avec PLD Space) et la France (avec Maiaspace). Pour faire son choix, l’ESA a notamment privilégié la maturité technique des différentes propositions. De ces quatre opérateurs de mini-lanceurs, seul l’Espagnol PLD Space a réussi un lancement suborbital, le 7 octobre 2023 avec Miura-1 et Isar a échoué avec Spectrum lors de sa première tentative de décollage le 30 mars dernier.
L’enjeu est de taille pour ces cinq exploitants de mini-lanceurs. Selon les termes de l’ELC, ils pourront chacun se voir attribuer des contrats allant jusqu’à 169 millions d’euros pour des services de lancements à réaliser sur la période 2026-2030 (composante A) et la démonstration d’une capacité de lancement améliorée (composante B). Mais rien n’est encore fait. Des discussions sont attendues lors de la prochaine conférence ministérielle sur l’espace qui se tiendra en novembre à Brême au terme de laquelle aura lieu la seconde partie de cet appel d’offres qui décidera d’une partie de l’accès européen à l’espace. Parallèlement, d’autres acteurs, comme les Français Latitude et Sirius ou encore l’Allemand HyImpulse, sont déjà engagés dans la course pour se faire une place dans un marché estimé à un peu plus d’un milliard (1,2 milliard d’euros confiait il y a quelques semaines Antoine Fourcade, le patron de Sirius). Si la fin d’année sera cruciale pour l’Europe des petits lanceurs spatiaux, la compétition qui s’annonce pour 2026 va être âpre.
Antoine Meunier
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