Un nouvel invité
(Photo : ISRO).
Il n’a pour le moment été utilisé qu’à cinq reprises mais, à chaque fois, il a pleinement rempli sa mission. Au cours de ses quatre premiers décollages institutionnels, il a notamment prouvé sa capacité à lancer des engins interplanétaires ou encore à rejoindre l’orbite géostationnaire. Et le 22 octobre dernier, le GSLV Mk3 indien, entre-temps rebaptisé LVM-3 (ses destinations ne sont pas uniquement à 36 000 km), a débuté sa carrière commerciale avec succès en lançant sur orbite basse 36 satellites OneWeb, initialement prévus sur le Soyouz russe. C’est vrai, le contexte international actuel joue en sa faveur. L’inquiétant retard pris par Ariane 6 et l’indisponibilité de la plupart des principaux lanceurs mondiaux ne laissaient guère de choix à l’opérateur Internet anglais. Celui-ci a donc confié deux missions à l’ISRO mais aussi fait appel à SpaceX, aujourd'hui en situation de quasi-monopole pour terminer le déploiement de sa constellation. Voilà qui devrait donner des ailes à l’ISRO pour le futur. Parmi ses futurs projets, l'autorité spatiale indienne étudie aussi la faisabilité d’un véhicule de lancement réutilisable. Une option qui n’est certainement pas pour tout de suite car les moyens indiens ne sont pas les mêmes que ceux de la NASA ou même de l’ESA. Mais l’ambition est là. Une première étape commerciale est franchie. Une seconde aura lieu en février. De plus, S.Somanath, le patron de l’ISRO, souhaite augmenter la production de six à douze exemplaires par an contre deux actuellement. Le LVM-3 pourra-t-il se faire une place comme lanceur commercial ? S’il continue de conforter sa fiabilité technique, et de profiter d'une conjoncture favorable, il doit donc rapidement monter en cadence…
Antoine Meunier
© La Chronique Spatiale (2022)