The Earth : Space Travels
« La Terre est le berceau de l’Humanité mais on ne passe pas sa vie entière dans un berceau », a un jour déclaré le grand Konstantin Tsiolkovsky, le théoricien et père de la cosmonautique moderne. Dans son ouvrage publié chez Springer, Manfred Gottwald, ancien astrophysicien au sein de l’agence aérospatiale allemande DLR engagé notamment sur la mission de télédétection TanDEM-X, a donc choisi de s’intéresser à notre berceau. Avant même que la conquête de l’Espace ne débute, la Terre a été maintes et maintes fois observée sous toutes les coutures. Sur près de 300 clichés pris depuis les ballons stratosphériques, des V2 équipés d’appareils photographiques jusqu’aux sondes d’exploration, l’auteur nous invite ainsi à voyager dans l’espace en tournant nos yeux exclusivement vers notre planète. Techniquement, ce beau livre de 200 pages (pour le moment uniquement en anglais) nous montre les progrès faits en matière de photographie depuis plus de trois quarts de siècle, ce qui permet ainsi de saisir les changements survenus sur la surface de la Terre. Si grâce à l’accès à l’espace, il a été possible pour la première fois de confirmer ce que la science a suggéré depuis des siècles - la sphéricité de la Terre -, cet ouvrage se veut également un voyage qui nous montre à quel point notre planète est unique dans le Système solaire et ce, quel que soit la distance dont on la regarde. C’est peut-être encore plus vrai grâce aux images des sondes interplanétaires prises à partir des années 1960. La plus emblématique est incontestablement « A Pale Blue Dot » réalisée le 14 février 1990 par la sonde Voyager-1. Elle reste à ce jour la photo la plus lointaine de la Terre car effectuée à une distance de 6 milliards de km et figure en bonne place dans ce très bon livre à la tonalité presque onirique.
François Karcel