Edito

Record de distance

(LCS- A.Meunier).

Se poser sur la surface d’un autre monde est un casse-tête qui peut donner la migraine aux ingénieurs. Ceux du JPL en savent quelque chose, surtout quand un engin d’une 1 t a parcouru l’espace pendant des mois avant d’aborder l’atmosphère d’une planète, Mars pour ne pas la citer, sans qu’il soit possible d’intervenir. Ce sont les fameuses « 7 mn de terreur », celles où les équipes techniques transpirent à grosses goûtes en priant que tout a été fait pour que la rentrée atmosphérique et l’atterrissage se finissent bien. L’Europe spatiale a aussi retenu son souffle quand Huyghens a réussi l’exploit de se poser sur Titan. Nous étions le 14 janvier 2005. Deux décennies plus tard, c’est encore la distance la plus importante jamais franchie par un véhicule spatial automatique (1,5 milliard de km) destiné à atteindre la surface d’un autre monde. Un record qui tient toujours, certes grâce à l’apport de la sonde américaine Cassini qui a joué le rôle de transporteur depuis la Terre. Mais vingt ans plus tard, cette performance n’a toujours pas été égalée, même par la NASA. « Une vraie fierté », confiait ainsi Hervé Derrey le patron de Thales Alenia Space (TAS) lors de l’événement organisé mi-janvier pour les 20 ans de cet exploit. Dans ses installations cannoises, la société garde d’ailleurs précieusement le jumeau de Huyghens, pour le moment unique poste avancé d’un monde qui n’a pas encore livré tous ses secrets. Un témoin du passé qui montre aussi que l’Europe, quand elle s’en donne les moyens, peut, elle aussi, faire jeu égal avec le géant américain dans le domaine de l’exploration.

Antoine Meunier

 

 

 

 

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