Echange d'amabilités

Simultanément, Elon Musk aura déclenché deux nouveaux buzz. Le grand patron de SpaceX souhaite maintenant que la Station spatiale internationale (ISS) soit désorbitée d’ici deux ans au lieu de 2030 ou 2031 comme initialement prévu. Raison invoquée : « allons sur Mars ! ». Son tweet a suscité une avalanche de questions de la part des internautes dont certains journalistes spécialisés tel que l’auteur de ces lignes. Depuis plus de dix ans, le programme ISS a pourtant largement bénéficié à SpaceX avec notamment le financement des capsules Dragon pour le cargo et les équipages. Pas certain que le Congrès américain approuve sachant que cette position stratégique, et politique, qu’est l’orbite LEO est occupée depuis 60 ans par les astronautes américains. Mais avec Elon Musk, tout devient possible. Pour couronner le tout, celui-ci en est à échanger des amabilités sur « X » avec l’astronaute danois de l’Agence spatiale européenne (ESA) Andreas Mogensen. Ce dernier, pilote du Crew Dragon lors de la mission Crew-7, est sorti de sa réserve en pointant du doigt un mensonge d’Elon Musk concernant le soi-disant abandon sur l’ISS des astronautes Sunita Williams et Butch Wilmore que le milliardaire n'a pas hésité à instrumentaliser lors d'une interview avec le président Trump sur Fox News. L'intéressé n’a pas apprécié et l’a fait savoir à Andy Mogensen par tweet interposé le qualifiant, entre autres, d’être « complètement attardé ».

Après de telles provocations, on peut maintenant légitimement se poser la question de ne pas y voir une tentative de la part d'Elon Musk de chercher un prétexte pour couper les coopérations spatiales pour le transport des astronautes européens sur l’ISS et à terme la Lune. C’est peut-être l’argument qui manquait pour envisager une future autonomie européenne dans le domaine des vols habités en LEO avec de nouveaux partenaires. Pas évident par les temps qui courent que le Vieux Continent, qui vient de lancer officiellement la constellation IRIS2, puisse relever à moyen terme un tel défi.

Antoine Meunier

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