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2020 est morte, vive 2021 ?

Tianwen 1, première sonde martienne chinoise, est attendue en orbite martienne à partir du 10 février (Photo : CNSA).

L’année écoulée, marquée par neuf mois de mise à l’arrêt de l’économie mondiale, s’en est allée sans regret. Et malgré les très nombreuses incertitudes qui planent, l’actualité spatiale de 2021 sera bien fournie. Voici quelques morceaux choisis de ce qui nous attend au cours des 12 prochains mois.

Entre la dématérialisation de certains événements ou malheureusement leur annulation pure et simple, comme celle du Salon de l’Air et de l’Espace du Bourget , une bonne partie de 2021 risque fort de ressembler à 2020. Mais épidémie de Coronavirus ou pas, plusieurs faits majeurs sont attendus dans l’actualité spatiale. Cela commence dès le mois prochain avec les trois sondes martiennes lancées l’été dernier. La première est la chinoise Tianwen-1 qui doit se placer sur orbite martienne le 10 février. L’atterrissage du lander n’est cependant pas attendu avant le mois de mai. Huit jours plus tard, ce sera au tour du rover Perseverance de la mission Mars 2020 de plonger dans l’atmosphère martienne. Rappelons que cette mission constitue la première étape d’un futur retour d’échantillons martiens envisagé pour l’horizon 2031. La sonde orbitale émiratie Al-Amal (Espoir) complète le trio. 2021 marque aussi le second départ de Thomas Pesquet pour la Station spatiale internationale afin de réaliser une nouvelle mission de six mois à bord de l’ISS au début du printemps prochain. Après avoir volé sur le Soyouz à la fin de 2016, ce sera pour l’astronaute français l’occasion d’étrenner la capsule américaine Dragon 2 dont il doit s’agir du troisième vol. Et cette année, il y aura même deux astronautes européens en vol puisque l’allemand Mathias Maurer doit effectuer sa première mission au début de l’automne. L’agence spatiale européenne (ESA) doit d’ailleurs lancer très prochainement une nouvelle campagne de recrutement d’astronautes.

Le vaisseau Orion inhabité de la mission lunaire Artemis-1 doit être lancé par le SLS en fin d’année (Image : NASA).

Retour vers la Lune

En matière de vols habités, nous fêterons aussi le 60ème anniversaire du vol de Youri Gagarine. La première incursion humaine dans l’espace a eu lieu il y aura maintenant six décennies. Et la soixantième et unième année des vols spatiaux devrait être marquée par le premier spatial d’une vedette de cinéma, en l’occurence Tom Cruise sur l’ISS au cours de l’automne prochain également sur le Dragon 2. Quand au premier vol habité opérationnel du CST-100 Starliner de Boeing, la seconde capsule commerciale de la NASA, il ne doit pas avoir lieu avant le mois de décembre. Pour l’Europe, cette année 2021 doit marquer une étape importante avec le vol inaugural de Vega C. La mission de la nouvelle version du petit lanceur produit par l’italien Avio doit avoir lieu en fin d’année. Quant à Ariane 6, les effets collatéraux de l’épidémie (entre autres) ont repoussé son tir inaugural à partir du début de l’été 2022. De l’autre côté de l’Atlantique, si la première mission Artemis (inhabitée) et le vol inaugural du lanceur SLS sont prévues pour la fin de l’année, la perspective de l’alunissage piloté avec Artemis 3 en 2024 parait aujourd’hui bien difficile à tenir. Si le budget alloué à l’agence spatiale américaine pour 2021 de 23,3 milliards de dollars, celui nécessaire pour le développement d’un module lunaire habité ne sera que de 850 millions de dollars (contre 3,37 milliards initialement demandé par l’administration Trump). La mise en place de la nouvelle administration à la Maison Blanche ne devrait pas être sans conséquence sur le programme de vols habités lunairespour la NASA. Bien que pour le moment, la position du président Biden sur le programme spatial n’est pas connue. Toujours en matière de vol habité, c’est l’Inde qui, cette année, doit procéder cette année au premier des deux essais à vide de sa capsule Gaganyaan avant un premier test piloté en 2022.

Prévu pour un lancement le 31 octobre sur Ariane 5, le JWST doit être positionné au point de Lagrange L2 (Image : NASA).

Succession

Achevons cette chronique par une note scientifique. Le 31 octobre c’est le télescope spatial James Webb qui doit être lancé par Ariane 5. Attendu depuis 2008, le successeur de Hubble doit être positionné au point de Lagrange L2 (Terre-Soleil), au terme d’un court voyage d’un mois, pour démarrer l’année prochaine ses observations principalement dans l’infrarouge. Parmi ses objectifs scientifiques, James Webb devra étudier les étoiles jeunes ou encore les exoplanètes.  Il s’agit de l’un des engins spatiaux les plus chers jamais conçus (plus de 10 milliards de dollars). Compte tenu de son emplacement dans l’espace lointain, il ne sera pas accessible par les astronautes pour d’éventuelles réparations, comme l’était autrefois Hubble à l’époque de la navette spatiale. Il est prévu qu’il puisse fonctionner pendant dix ans. Une nouvelle page de l’astronomie devrait donc commencer à s’écrire d’ici moins d’un an.

Antoine Meunier

©                                 La Chronique Spatiale (2021)

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