Le Starship décolle mais n'atteint pas l'espace

« J'aimerais que les attentes soient basses, si nous quittons la rampe de lancement avant que quelque chose ne tourne mal, vous pourrez considérerez cela comme un succès", selon les propres mots du fondateur de SpaceX sur twitter. L’une des grandes hantises était que le Starship ne fasse exploser son pas de tir mais la super fusée de SpaceX a fait mieux que « passer la tour », puisqu’elle a atteint une altitude aux alentours des 39 km avec une vitesse d’un peu plus de 2100 km/h. Ce qui, pour les équipes de SpaceX est déjà un succès même si l’objectif initial d’un vol balistique culminant à 235 km n’a pas été atteint. Pour cette seconde tentative, après le report du 17 avril, la fenêtre de 62 mn s’ouvrait à 15h28 (heure de Paris). Mais à T-40s, un arrêt du compte à rebours a fait craindre un nouveau report à la suite d’une pressurisation plus lente que prévue sur le booster et d’un problème sur le second étage. SpaceX a alors annoncé alors que « d’ultimes vérifications étaient nécessaires ».
Il y a tout de même du progrès depuis la N1;-)
Certes, mais la mise au point risque d'été longue.
Je ne suis pas sûr que la mise au point soit si longue que ça ! Déjà par le fait que la NASA a besoin de ce vaisseau dans sa configuration HLS pour se poser sur le Lune avant la Chine. Bon, cela laisse tout de même quelques années !
Le regard de Musk juste après le lancement laissait imaginer que le protocole de modifications était déjà dans sa tête. Il faut obligatoirement un déluge d'eau, car même le béton spécial n'a pas résisté. Et pourquoi pas un carneau de canalisation, au moins pour protéger un peu la ferme à ergols. D'ailleurs, cette ferme, que fait-elle là ? Elle est beaucoup trop près ! Il faut aussi fiabiliser les Raptor, même si la poussée a été effective avec 6 moteurs éteints. A priori, 3 n'ont pas démarré, et le système en a arrêté 3 autres pour équilibrer le vaisseau. Il faut aussi revoir le système de largage du ship. Concernant le flip du 1er étage et son boost-back, les équipes disposent d'un bon retour d'expérience avec la Falcon 9, mais le choix de ne pas l'équiper d'un train d'atterrissage implique la réussite de la saisie au vol par la tour, avec une trajectoire hyper fine (pour ne pas percuter la ferme à ergols !). Et bien sûr, il y a les fameuses tuiles thermiques, problème connu depuis le programme navettes. A priori, quelques tuiles auraient été vues manquantes sur les caméras embarquées, avant le déclenchement du FTS. Néanmoins, il est à noter que l'alliage choisi semble le bon, car le vaisseau ne s'est pas désarticulé lors de ses bascules, lorsque le balourd de masse du ship a perturbé le flip. Mais quand même, on vit une sacrée aventure grâce à SpaceX ! Certes, les autres programmes (SLS, Gateway, Ariane6 et Next) sont intéressants, mais l'inertie de SpaceX est si faible, le retour d'expérience si rapide, que nous pouvons voir, qui plus est en 24/7 sur Internet, toutes les avancées à vitesse grand V. Go SpaceX !