Regards sur Ariane 5 1996-2023
Le 5 juillet 2023, l’ultime Ariane 5 (VA 261) lançait le satellite Syracuse 4B pour le compte du Ministère des Armées français et le satellite H2Sat pour le DLR, l’agence aérospatiale allemande. Celle qui peut se targuer d’avoir aussi envoyé dans l’espace le télescope spatial James Webb (JWST), la charge utile la plus onéreuse, a tiré sa révérence au terme d’une carrière qui avait pourtant mal démarrée. L’échec du premier tir d’Ariane 5, le 4 juin 1996, avait contraint les responsables à attendre le 30 octobre 1997 pour envisager la seconde mission de qualification, (V-101). Mais cette aventure industrielle, qui a notamment permis de lancer les sondes Rosetta vers la comète Tchouri et JUICE vers Jupiter, est aussi une aventure humaine. Dans son dernier ouvrage paru chez Ginkgo le 12 janvier, Pierre-François Mouriaux, chef de rubrique espace de l’hebdomadaire Air & Cosmos, a ainsi choisi de faire parler celles et ceux qui ont vécu directement et indirectement l’aventure d’Ariane 5 durant presque trois décennies. Au final, un livre qui regorge d’anecdotes au travers de plus de 80 histoires différentes provenant de personnes issues de l’industrie, du monde politique, de la communication et des médias. Le point commun de chacune de ces “short stories” reste indiscutablement l’émotion provoquée par l’envol de chacune des 117 Ariane 5 qui ont rythmé la vie du Centre spatial guyanais (CSG) pendant presque 30 ans. Malgré une iconographie pas toujours optimale, un très bon ouvrage qui rappelle qu’Ariane 5 « a su réconcilier mythologie et magie, science et innovation », pour reprendre les mots d’Isabelle Veillon, ancienne directrice de la communication d’Arianespace. A noter également, l’annexe fort utile qui regroupe les fiches descriptives de chacune des missions.
François Karcel
© La Chronique Spatiale (2024)