Etendard relevé

Ariane 6 s’est envolée la semaine dernière pour la seconde fois et a pleinement réussi sa première mission commerciale : la mise sur orbite du satellite d’observation militaire CSO-3. La composante spatiale optique du Ministère des Armées est désormais complète. Il est toutefois vrai que ce vol VA 263 aura été marqué par plusieurs reports. Le dernier arrêt de compte à rebours, celui du lundi 3 mars, aura eu lieu à T-26 mn et 29 s précisément, à la suite d’un problème bénin sur la partie sol mais qui a contraint Arianespace à décaler le lancement de trois jours. Dommage que certains médias ne tiennent pas compte des considérations techniques. Un hebdomadaire politique a cru bon de parler « d’incapacité de l’Europe à sécuriser son accès souverain à l’espace ». Un jugement de valeurs un peu gratuit et faux qui témoigne malheureusement du climat actuel consistant à politiser le moindre fait d’actualité. A moins qu'il ne s'agisse d'une méconnaissance de la technique. Dommage aussi que ledit hebdomadaire n’ait pas cru bon par la suite de commenter ce premier succès commercial d'Ariane 6. Bref. Néanmoins, profitons-en pour rappeler que d’autres lanceurs dans le monde connaissent eux-aussi des reports. Récemment, cela a été le cas du New Glenn américain. Oui les reports de lancement sont inhérents à toutes les fusées surtout quand elles sont au commencement de leur vie opérationnelle. Ce qui est valable pour l’un peut aussi l’être pour l’autre. Une fusée reste un engin hautement sensible où la prise de risques, même minime, n’a pas sa place. C’est sans doute encore plus vrai pour un lanceur comme Ariane 6 dont la carrière ne fait que commencer. Par les temps qui courent, on la lui souhaite aussi fructueuse que possible…

Antoine Meunier

Nos abonnements

©                                 La Chronique Spatiale (2021-2025)