A qui appartient la Lune ?

Alors qu’une nouvelle vague d’explorateurs humains se prépare à prendre le chemin de l’astre sélène, le philosophe britannique A.C Grayling, qui est aussi président de la Northeastern University de Londres, a choisi de s’intéresser aux aspects juridiques supposés régir le spatial. Dans cet essai paru l’année dernière, et édité en février 2025 par la maison d'édition Aux Feuillantines, l’auteur en est convaincu, la Lune et Mars seront colonisés d’ici la fin du siècle grâce à la curiosité scientifique et la volonté de repousser les frontières mais aussi « depuis peu par des ambitions commerciales » notamment grâce aux astéroïdes riches en minerais. Toujours selon Grayling, ces mêmes développements devraient profiter à l’humanité en termes de ressources mais également grâce aux nouvelles technologies. Cependant, à l’heure où l’espace est en train de se normaliser, il plaide pour une réactualisation du traité sur l’espace de 1967 qui n’est vraisemblablement plus adapté au contexte actuel. Cette réactualisation pourrait ainsi prendre la forme d’une Constitution sur l’espace qui serait le fruit d’un accord international. Au travers des 150 pages de ce traité, il dresse également un inventaire des principaux traités dont cette future constitution pourrait s’inspirer dont celui sur l’Antarctique ou encore la Convention des Nations Unies sur le droit de la Mer. Au final, cette future constitution, si elle voit jamais le jour, pourrait être aussi un moyen de résoudre les conflits susceptibles d’émailler ce bien commun qu’est l’espace. Un ouvrage fort utile à l’heure des mégaconstellations mais n’intervient-il pas un peu tardivement ?
François Karcel
© La Chronique Spatiale (2021-2025)