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CREW DRAGON, UN PREMIER VOL PRIVÉ EN 2021

C'est un Crew Dragon qui emmènera le 1er vol privé vers l'ISS à partir du second semestre 2021 (Crédit image : Space X).

C’est un Crew Dragon qui emmènera le 1er vol privé vers l’ISS à partir du second semestre 2021 (Crédit image : Space X).

Après un contrat signé avec la NASA fin janvier dernier pour construire jusqu’à trois modules commerciaux, Axiumspace annonce le lancement de la première mission habitée intégralement privée à bord du Crew Dragon de Space X, à partir du second semestre 2021.

En 2001, le milliardaire texan Dennis Tito devint le premier passager payant de la Station spatiale internationale (ISS). Moyennant la bagatelle de 20 millions de dollars de l’époque, il put s’offrir le rêve de toute une vie en séjournant une semaine sur le complexe orbital alors en début de construction. Et ils sont aujourd’hui sept à avoir réalisé au moins un vol de quelques jours à bord du complexe orbital. Charles Simoniy, créateur des logiciels Word et Excel, y est même allé à deux reprises en 2007 et 2009 (Soyouz TMA10 et Soyouz TMA14). Ces sept astronautes privés sont passés par l’entremise de la société américaine Space Adventures pour réaliser leur périple orbital. Le dernier à avoir volé à ce jour, est Guy Laliberté, co-fondateur du Cirque du Soleil dont le prix du billet atteignit tout de même 50 millions de dollars en 2009. Et après plusieurs faux départs, dont celui de la chanteuse britannique Sarah Brightman en 2015, les vols privés vers l’ISS devraient reprendre l’année prochaine côté américain. La firme Axiom vient donc d’annoncer avoir signé un contrat avec Space X pour un vol complètement privé susceptible d’avoir lieu dès le second semestre 2021.

Le premier module de la société Axiomspace doit être connecté à l'ISS à partir de 2024 (Crédit image : Axiomspace).

Le premier module de la société Axiomspace doit être connecté à l’ISS à partir de 2024 (Crédit image : Axiomspace).

Modules commerciaux

« Ce vol historique marquera un tournant dans la marche vers l’accès universel et routinier à l’espace », s’enflamme ainsi Michael Suffredini, CEO d’Axiom. Une 1ère mission qui doit transporter un astronaute « commandant » de la société et trois astronautes privés vers le complexe orbital international. Selon les premières informations disponibles, ce vol devrait durer dix jours : deux pour la montée vers la station et huit jours à bord. La firme nous indique qu’elle révèlera les identités des membres de l’équipage à « une date ultérieure ». Axiom envisage même de réaliser au moins deux vols par an en direction du laboratoire orbital. Le prix du billet serait de l’ordre de 55 millions de dollars. De plus, dans l’optique de la commercialisation de la station, la NASA a passé un contrat avec Axiomspace le 27 janvier dernier. D’une valeur de 140 millions de dollars, et d’une durée maximale de sept ans, ce contrat entre dans le cadre du partenariat public privé (PPP) NextSTEP 2 de la NASA qui vise notamment à commercialiser l’orbite basse (LEO). Il est ainsi prévu qu’Axiom assure la fourniture d’au moins un module commercial qui viendrait se rattacher à la station internationale, via le NODE 2, à partir du second semestre 2024. Il serait même question de trois modules supplémentaires. Selon une source d’Axiom, le module dispose de quartiers d’habitation pour huit personnes, dessinés par le designer français Philippe Starck. Une capacité qui pourrait être doublée grâce aux modules supplémentaires. Pour la NASA, ce sera un moyen de générer de l’argent. 

Une vue imprenable sur la Terre... (Crédit image : Axiomspace).

Une vue imprenable sur la Terre… (Crédit image : Axiomspace).

Vue panoramique

Lorsque l’exploitation de l’ISS sera arrivée à son terme, la « station Axiom » devrait se détacher du gros complexe orbital qui, lui, doit finir sa vie dans l’océan Pacifique. Cette station doit devenir parfaitement indépendante et doit théoriquement s’agrandir. Une vidéo de la société montre ainsi un petit complexe composé de plusieurs modules dont deux habitats, un module logistique, un laboratoire de recherche et un corps central. Cette station serait surmontée d’un sas pressurisé pour les EVA et pourvu d’un poste d’observation à 360 degrés, plus gros que la cupola de l’ISS, qui offre une vue magistrale sur la Terre. D’ici une dizaine d’années, la première station spatiale privée sera peut-être en orbite. Sera-t-elle rentable ? C’est une autre question…

Antoine Meunier

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