De la théorie…

Techniquement, il reste à présent moins de deux mois avant la date prévisionnelle du premier envol d’Ariane 6. Il y a quelques jours, ArianeGroup a annoncé avoir achevé avec succès le dernier essai à feu du prototype d’étage supérieur HFM (Hot Firing Model) sur le banc d’essais P5.2 de Lampoldshausen en Allemagne. Cette dernière séquence, réalisée le 12 avril, avait comme but de démontrer le fonctionnement de l’étage en mode dégradé. Elle a notamment permis de réaliser trois allumages des unités de puissance auxiliaire (APU) pour une durée cumulée de 66 minutes. Ce test fait suite à celui de septembre dernier. Selon ArianeGroup, il s’agissait d’une étape nécessaire pour la qualification finale de l’étage supérieur. D’ultimes vérifications pour traquer la moindre imperfection jusqu’au jour J. C’est la raison d’être des essais de tout programme aérospatial : fiabiliser un véhicule qui n’a jamais volé. Par définition, la mise au point est une phase délicate qui peut être très longue mais aussi très courte comme c’est le cas pour certains avions de ligne. Mais à l’inverse d’un aéronef de croisière, le prototype, ici concerné, doit être pleinement opérationnel dès son tout premier vol. Et pour s’en assurer, il n’existe qu’un seul moyen : passer à la pratique… Un moment ou une inquiétude légitime subsistera forcément jusqu’à la dernière seconde avant que les boosters P120C et le moteur Vulcain 2.1 propulsent la première Ariane 6 dans le ciel de Guyane.

Un moment attendu depuis maintenant une décennie…

Antoine Meunier  

©                                 La Chronique Spatiale (2024)