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CONTRAT SIGNÉ POUR LE 3ÈME ESM

D'une masse de 15,4 t, l'ESM embarque jusqu'à 8,6 t d'ergols pour alimenter le moteur principal et les 32 propulseurs d'appoint (Photo : Airbus DS).

D’une masse de 15,4 t, l’ESM embarque jusqu’à 8,6 t d’ergols pour alimenter le moteur principal et les 32 propulseurs d’appoint (Photo : Airbus DS).

L’actualité du vol habité est bien chargée en ce mois de mai. Alors que Space X et la NASA ont finalement décidé mercredi de reporter le vol inaugural du Crew Dragon, l’Agence spatiale européenne (ESA), Airbus et Thales Alenia Space annoncent la contractualisation du troisième module de service européen (ESM) destiné à équiper le vaisseau interplanétaire Orion de la mission Artemis 3 programmé en 2024 par l’agence spatiale américaine.

Jamais deux sans trois ! Dans le cadre du programme Artemis qui doit permettre un retour humain à la surface de la Lune en 2024, Airbus Defence and Space assurera la construction d’un troisième module de propulsion destiné à la capsule américaine Orion. D’une masse de 15 461 kg, cet élément critique comporte pas moins de 20 000 composants et quelque chose comme 12 km de câble, l’ESM est une évolution du module de propulsion de l’ATV. Ses panneaux solaires en x d’une envergure de 19 m adoptent d’ailleurs la même disposition que ceux du vaisseau cargo européen. Le premier exemplaire de l’ESM, livré en novembre 2018, est en intégration et poursuit ses tests au Centre Spatial Kennedy (KSC) dans la perspective de la mission Artemis 1. Ce premier module équipera le vaisseau Orion, qui sera inhabité, et qui doit faire le tour de la Lune à partir de la fin de l’année prochaine. Le second ESM est destiné, quant à lui, à propulser la capsule Orion de la mission Artemis 2 prévue pour un premier vol habité qui doit permettre de survoler la Lune en 2023. Selon Airbus, il doit être livré à la NASA pour la fin de cette année ou alors au début de 2021. 

L'ESM propulsera la capsule Orion de la mission Artemis 3, celle qui doit emmener les premiers astronautes à la surface de la Lune en 2024, les premiers depuis 1972 (Image : NASA).

L’ESM propulsera la capsule Orion de la mission Artemis 3, celle qui doit emmener les premiers astronautes à la surface de la Lune en 2024, les premiers depuis 1972 (Image : NASA).

Une livraison fin 2022

Le 3ème ESM équipera donc le troisième exemplaire d’Orion qui emmènera le duo mixte d’astronautes américains qui doivent arpenter la Lune en 2024. Ils seront les premiers depuis Gene Cernan et Harrisson Schmitt au cours de la mission Apollo 17, c’était en décembre 1972. Airbus doit assurer la livraison de cet exemplaire à partir de la fin 2022. Le module de service d’Orion fait partie des « Barter Elements », c’est-à-dire les éléments de troc, qui permettent à l’Europe d’assurer sa contribution dans l’ISS. Les ESM 1 et 2 permettent ainsi d’assurer la participation européenne de la station jusqu’en juin 2020. L’ESM 3 représente un contrat de 250 millions d’euros pour Airbus et de 75 millions d’euros pour Thales Alenia Space (TAS). Cette dernière apporte la structure, le contrôle thermique ainsi que les éléments de stockage et de distribution des consommables du module. Cet ESM 3 de même que les ESM 4 à 6 font partie d’une négociation globale avec la NASA pour assurer la contribution de l’Europe dans l’ISS jusqu’en 2024 ainsi que la collaboration dans le programme de la station lunaire Gateway. Le premier élément de cette dernière, le module PPE (Power and Propulsion Element) qui doit être fourni par l’américain Maxar Technologies, doit être lancé à partir de 2023. Il sera assemblé au sol avec un autre élément, le module HALO (construit par Northrop Grumman). Cet ensemble devrait être expédié dans l’espace par un lanceur commercial fin 2023. De son côté si l’Europe doit fournir le module logistique ESPRIT de la Gateway, elle participe aussi à la compétition qui vise à développer le futur alunisseur habité (HLS) dont la NASA a besoin pour ses astronautes. Thales Alenia Space Italy est ainsi partenaire avec Dynetics, l’un des trois finalistes retenus par l’administration spatiale américaine pour construire le successeur du LM du programme Apollo. C’est d’ailleurs le seul européen engagé pour la réalisation d’un véhicule de surface dans le cadre du programme Artemis. Le choix final du lauréat, qui se jouera entre Blue Origin, Dynetics et Space X, ne sera connu qu’en février 2021.

Antoine Meunier

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