Lancements / Transport spatial

REPRISE DES VOLS POUR ELECTRON

Samedi 13 juin, le 12è exemplaire d'Electron décolle avec succès depuis le site de lancement de Mahia en Nouvelle-Zélande (Photo : Rocketlab).

Samedi 13 juin, le 12è exemplaire d’Electron décolle avec succès depuis le site de lancement de Mahia en Nouvelle-Zélande (Photo : Rocketlab).

Les opérations de lancement ont repris ce week-end chez Rocket Lab. La firme néo-zélandaise, aujourd’hui société de droit américain et créée par l’ingénieur Peter Beck, a procédé dans la matinée de samedi au 12ème tir de la fusée Electron.

Initialement, ce lancement était programmé le jeudi 11 juin mais les conditions météorologiques défavorables ont contraint les responsables de vol à retarder de deux jours le décollage. Celui-ci a finalement pu se dérouler avant-hier matin. Cette nouvelle mission de Rocketlab baptisée « Don’t Stop Me Now », en hommage à la chanson éponyme du groupe Queen, aurait même du décoller à la fin du mois de mars mais elle a été décalée pour cause d’épidémie de coronavirus. Avec la levée des restrictions annoncée la semaine dernière par la Première Ministre Jacinda Arden, les activités commencent à reprendre dans le pays. Ce lancement s’est donc déroulé depuis le LC-1 de la base de Mahia en Nouvelle-Zélande. Il permet à Rocketlab de totaliser à présent 53 satellites placés sur orbite en 12 tirs (11 réussis). Sous la poussée de ses 9 moteurs Rutherford, le lanceur s’est élancé du pas de tir de Mahia (île Nord du pays), à très exactement 5h12 UTC. Quelques heures plus tôt au Centre Spatial Kennedy (KSC), Space X procédait au lancement de la mission Starlink8 depuis le SLC-40. Après 70 secondes de vol, Electron a atteint Max Q, c’est-à-dire le point où la force aérodynamique est maximale sur la structure de la fusée. La séparation entre le 1er et le 2nd étage est intervenu à T+ 2 mn et 56 s de vol. Moins de 20 secondes plus tard (T+ 3mn 12s), le lanceur se séparait de sa coiffe. A T+9 mn et 2 s, le troisième étage a pris le relais sous l’impulsion du moteur Curie. Le déploiement des satellites devait commencer à T+60 mn avant d’être suivi par la désorbitation de l’étage d’apogée. Il n’était pas prévu de récupérer le lanceur.

Séparation entre le 1er et le second étage durant la mission R3D2 pour le compte de la DARPA le 28 mars 2019 (Photo : Rocketlab).

Séparation entre le 1er et le second étage durant la mission R3D2 pour le compte de la DARPA le 28 mars 2019 (Photo : Rocketlab).

5ème mission « Rideshare »

Pour son 11ème lancement réussi d’affilée, la fusée d’une hauteur de 17 mètres embarquait en charge utile plusieurs petits satellites pour cette mission partagée, (la cinquième depuis le début de carrière d’Electron). dont le satellite ANDESITE (Ad-hoc Network Demonstration for Extended Satellite-Based Enquiry and Other Team Endeavours). Mis au point par les étudiants en ingénierie électrique de l’Université de Boston, ANDESITE est un démonstrateur technologique de 6 U, (environ la taille d’un grille-pain), destiné à étudier le champ magnétique terrestre depuis l’orbite basse (LEO). ANDESITE comporte également 8 pico-satellites qui doivent se déployer pour former un mini réseaux de magnétomètres qui étudieront les courants électriques qui peuvent engendrer les aurores boréales. Cette initiative s’intègre dans la mission éducative ElaNa 32 (Educational Launch of Nanosatellites) de la NASA. Figure également à bord le satellite M2 Pathfinder. Développé pour la Royal Australian Air Force, il s’agit d’un démonstrateur technologique prévu pour tester les communications. Trois petits satellites de la NRO avaient également pris place sous la coiffe. Leur nature exacte n’est pas connue. Si les mesures liées au Covid-19 auront causé près de 2 mois et demi de retard dans les activités opérationnelles, le planning des lancements reste rempli. La société envisageait 12 tirs pour 2020. Parmi les missions qui attendent Electron, Rocket Lab doit inaugurer son site de lancements N°2 de la base de Wallops en Virginie, sur la Côte Est des Etats-Unis. Ce tir, qui sera le premier depuis les Etats-Unis, reste pour le moment planifié au plus tôt dès le 3ème trimestre 2020 et sera réservé au Département américain de la Défense (DoD). Il doit permettre de lancer un satellite du programme Monolith (surveillance de la météo spatiale) pour le compte de l’Air Force Research Laboratory (AFRL). Lundi 15 juin, Rocketlab annonce la 13ème mission d’Electron, “Pics Or It Didn’t Happen”, à partir du 3 juillet prochain. Une mission dont la plupart des charges utiles installées sous la coiffe sera dédiée à l’observation de la Terre.

Antoine Meunier

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