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2ÈME CONTRAT LUNAIRE POUR ASTROBOTIC

La capacité de transport du rover Griffin est de 500 kg (Image : Astrobotic).

La capacité de transport du rover Griffin est de 500 kg (Image : Astrobotic).

C’est donc l’atterrisseur Griffin qui transportera d’ici 3 ans le rover lunaire VIPER (Volatile Investigations Polar Exploration Rover) de la NASA. La mission de cette astromobile présente un enjeu important. Elle doit étudier les sources d’eau présentes au Pôle sud de la Lune dans la perspective des missions habitées planifiées à partir de 2025.

C’est en effet la seconde mission que se voit confier la firme de Pittsburgh par la NASA. Le 31 mai 2019, un premier contrat CLPS* (Commercial Lunar Payload Services) de 79,5 millions de dollars lui avait été attribué pour expédier l’alunisseur Peregrine vers la Lune en 2021. Rappelons que l’initiative CLPS de la NASA vise à sous-traiter au secteur privé le transport d’instruments scientifiques sur la surface de notre satellite. Ainsi, l’alunisseur Peregrine doit embarquer comme premier passager sur le lanceur Vulcan qui doit effectuer son vol inaugural l’année prochaine. Destination prévue : Lacus Mortis, un cratère de 151 km de diamètre situé par 45° Nord et 27,2° Est. En 2022, c’est le Lander XL-1 de Masten Space Systems, basée à Mojave en Californie, qui doit normalement lui aussi se poser sur l’Astre des Nuits. Peregrine et XL-1, doivent notamment tester les instruments qui seront installés sur Griffin. Le contrat pour ce dernier, officialisé conjointement le 11 juin par l’agence spatiale américaine et Astrobotic, s’élève à 199,5 millions de dollars et entre également dans le cadre de CLPS. Dans moins de 3 ans maintenant, il doit permettre la dépose de la toute première mission automatique motorisée américaine à la surface de la Lune. A l’exception des 3 jeeps lunaires, utilisées par les astronautes sur les 3 dernières missions Apollo (15,16 et 17), il n’y a pour le moment aucun engin américain pouvant se déplacer sur la surface de la Lune.

Pendant 100 jours, le rover VIPER va mener des investigations sur l'eau lunaire. Il pourra également forer la roche jusqu'à 1 m de profondeur (Image : NASA).

Pendant 100 jours, le rover VIPER va mener des investigations sur l’eau lunaire. Il pourra également forer la roche jusqu’à 1 m de profondeur (Image : NASA).

Première astromobile lunaire pour la NASA

Les dernières sondes ayant déployés des rovers à la surface de la Lune sont Chang’E-3 (décembre 2013) et Chang’E-4 (janvier 2019). Ces 2 atterrisseurs ont respectivement mis en fonction les astromobiles Yutu et Yutu-2. D’une masse de 140 kg, le deuxième Lapin de Jade s’est éloigné de presque 360 m (au 5 janvier 2020) de son véhicule de transport. Prévu pour se poser au Pôle Sud lunaire, l’atterrisseur Griffin mesure 4,5 m de long et dispose de 7 moteurs principaux qui doivent lui permettre d’assurer les manœuvres d’injection trans-lunaire, les corrections de trajectoire et la descente propulsée. Il est également doté de 4 groupes de petits-moteurs d’attitude qui assurent la bonne orientation du vaisseau. Griffin doit pouvoir transporter, et déposer en douceur, une charge utile de 500 kg. La masse totale de VIPER est de 475 kg. D’un coût estimé de 250 millions de dollars, c’est un engin à peine plus gros qu’une voiturette de golf. Conçu par le Johnson Space Center de Houston, VIPER a pour mission de déterminer avec précision la présence des ressources en glace d’eau vraisemblablement présentes au Pôle Sud de notre satellite naturel. Il s’agira notamment pour Griffin de cartographier avec précision sa distribution mais également de mesurer sa pureté et sa profondeur. Il pourra forer la roche jusqu’à 1m de profondeur. 

La présence d’eau lunaire a été pour la première fois détectée sur les échantillons rapportés par les astronautes du programme Apollo. Puis en 1994, c’est la sonde Clementine de la NASA qui, de janvier à mai de la même année, se mit au travail pour recherche de la  glace d’eau dans les parties sombres des cratères du Pôle Sud lunaire. Grâce son radar bistatique, c’est-à-dire que l’émetteur et le récepteur sont séparés, Clementine a, à l’époque, détecté un écho correspondant à de la glace d’eau. Une ressource qui serait fort utile pour une implantation humaine durable sur la Lune. Le départ de la mission VIPER est prévu en 2023.

Antoine Meunier

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