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La Lune au centre des discussions

Jan Wörner, le DG de l’ESA, et son homologue de la NASA Jim Bridenstine formalisent l’accord par vidéo interposée compte tenu des mesures sanitaires (Photo : ESA Twitter).

Avec un timing parfait, la NASA et l’agence spatiale européenne officialisent cette semaine deux nouvelles importantes pour l’exploration de notre satellite dont la présence d’eau sur la surface éclairée. Dans un second temps, les deux agences ont signé les accords qui portent notamment sur la présence d’astronautes européens à bord de la future station lunaire.

L’astre des nuits continue d’être l’objet de toutes les attentions depuis le début de la semaine. D’abord parce que la NASA annonce la découverte d’eau sur la partie éclairée de la Lune grâce à son observatoire volant SOFIA. Une eau qui serait notamment présente dans le cratère Clavius qui situé par 58° 24 mn Sud et 14° 24 mn Ouest, soit très au sud de la Lune dans une partie qui reçoit de la lumière solaire en grande quantité. L’origine de cette eau n’est pas clairement établie mais elle pourrait provenir d’impacts de petites météorites. Elle a également pu se former par l’interaction de particules d’énergie éjectées depuis notre Soleil. Cette découverte prouve que la présence d’eau sur la Lune ne se limiterait pas uniquement dans les régions polaires qui sont moins exposées à la lumière solaire. La quantité détectée équivaut à environ à une bouteille de 35 cl par mètre cube. A titre de comparaison, le Sahara a 100 fois plus d’eau que ce que SOFIA a détecté dans la roche lunaire. Une information importante pour les missions habitées prévues sur le sol sélène dans quelques années maintenant. Mais Jim Bridenstine, l’administrateur de la NASA confie dans un tweet que « nous ne savons pas encore si nous pouvons l’utiliser en tant que ressource mais en apprendre plus sur l’eau lunaire est essentiel pour nos plans d’exploration avec Artemis »

La signature de l’accord entre l’ESA et la NASA permettra à l’Europe de faire voler 3 de ses astronautes à partir de 2026 (Image : ESA).

Un européen sur la Lune d’ici 2030

Un programme dont Jan Wörner, le directeur général de l’agence spatiale européenne (ESA) et Jim Bridenstine ont signé mardi 27 octobre, à distance (Covid-19 oblige) le MoU (Mémorandum of Understanding) formalisant le partenariat entre la NASA et l’ESA sur la station lunaire Deep Space Gateway. Dans cet accord, est confirmé l’engagement européen de fournir des éléments critiques pour la Gateway. Il s’agit notamment des modules d’habitation I-Hab et logistique ESPRIT dont les contrats industriels ont été formalisés pendant la « cyber édition » de l’IAC 2020. L’accord comporte inclue aussi les modules de service européens (ESM) destinés à propulser les différents exemplaires du vaisseau Orion. Mais en échange, cet accord permet d’assurer la présence de trois astronautes européens sur l’avant-poste à partir de 2026. Un accord qui s’inscrit dans la continuité de ce qui a été fait notamment avec l’ATV et le laboratoire Colombus sur l’ISS. « Nous avons vu un niveau de coopération sans précédent entre des nations pendant ces vingt ans de présence humaine continue à bord de la Station spatiale internationale », souligne ainsi Jan Wörner. Si une présence humaine est maintenant garantie sur la Gateway, l’Europe, toujours dans le cadre du programme Artemis, prévoit la dépose d’un astronaute sur le sol sélène à l’horizon 2030. Une mission qui nécessitera la fourniture d’un nouvel élément critique. 

Antoine Meunier

©                                 La Chronique Spatiale (2020)

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