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3 nouveaux satellites Copernicus confirmés

Le montant total du contrat pour le satellite CHIME s’élève à 455 millions d’euros (Image :

La composante spatiale du programme européen d’observation de la Terre va s’enrichir d’ici la fin de la décennie. Après ceux de CO2M le 31 juillet dernier et CRISTAL/IRIS le 21 septembre, les contrats de trois nouvelles missions Sentinel Expansion viennent d’être officialisés par l’industrie et l’Agence spatiale européenne (ESA).

C’est une bonne nouvelle pour l’industrie puisque le montant cumulé de ces trois missions commandées s’élève à un peu plus de 1,4 milliard d’euros. Déjà responsable de la charge utile pour les satellites CO2M et CRISTAL, Thales Alenia Space est maitre d’œuvre sur CHIME et CIMR. La première de ces trois missions désormais contractualisées, Copernicus Hyperspectral Imaging Mission for The Environnement, embarque un spectromètre destiné à travailler dans le spectre visible et l’infrarouge sur près de 250 bandes spectrales. La mission CHIME vient en complément de celles des satellites Sentinel 2-A et 2-B qui sont en orbite depuis le 23 juin 2015 pour le premier, et le 7 mars 2017 pour le second. CHIME aura pour principale tâche de réaliser des observations hyperspectrales qui seront destinées à la gestion des sols en agriculture d’une part et de la biodiversité d’autre part. Outre TAS, plusieurs sociétés sont impliquées dans la mission dont l’allemand OHB qui fournit l’instrument principal et Leonardo qui livre les senseurs stellaires et est aussi responsable du télescope qui comporte des éléments optiques fournit par Thales SESO. Le montant total du contrat pour deux satellites s’élève à 455 millions d’euros. Thales Alenia Space et l’ESA ont officialisé vendredi la première tranche d’un montant de 90 millions d’euros.

Comme CHIME, le satellite CIMR de TAS s’appuie sur une plateforme MILA (Image : TAS)

Complémentarité avec METOP SG-B

Comme CHIME, la mission CIMR, dont Thales Alenia Space est également maitre d’œuvre, utilise la nouvelle plateforme MILA d’une masse de 2 t. Un choix qui s’explique par « une volonté d’optimiser les coûts », indique Yvan Baillon Directeur des offres et affaires futures observation et sciences chez Thales Alenia Space. Comprenant jusqu’à trois satellites, Copernicus Imaging Microwave Radiometer est notamment dédiée à l’étude de la surface des glaces dans les régions Arctique et Antarctique. A ce titre, elle doit notamment servir à la sécurité des routes maritimes. « Une capacité qui était encore absente en Europe », ajoute ainsi Yvan Baillon. Les mesures récoltées avec CIMR, qui devra évoluer sur orbite quasi polaire, doivent venir en complément de celle du satellite METOP SG-B. Afin d’obtenir une fauchée maximum, l’instrument tourne en continu sur un axe parallèle à la verticale du satellite sur lequel il est monté. L’antenne visualise la Terre avec un angle d’incidence quasi permanent de 55 ,5°. Le nerf central de CIMR est un radiomètre micro-ondes multifréquences fourni par OHB Italia et fonctionnant de la bande L à la bande Ka. Comme la plupart des satellites Copernicus, CIMR est conçu pour fonctionner au moins sept ans. A noter qu’au terme de sa mission, il sera en mesure d’effectuer une rentrée contrôlée. L’investissement totale pour deux satellites s’élève à 495 millions d’euros. La première tranche finalisée par l’ESA et TAS ce vendredi s’élève à 93 millions d’euros.

Comme CHIME et CIMR, le satellite LSTM d’Airbus Space sera compatible pour un lancement soit sous Vega-C ou Ariane 62 (Image : Airbus DS).

0,3 °C de précision

Comme les deux premiers, LSTM pourra également embarquer sous la coiffe de Vega-C ou d’Ariane 6. Basée sur l’héritage des plateformes d’Airbus Space, cette mission a pour vocation de mesurer 24 heures sur 24, la température des sols terrestres ainsi que leur taux d’évaporation. LSTM doit notamment permettre de répondre aux attentes des agriculteurs pour leur fournir des informations précises qui peuvent être nécessaires pour une irrigation optimale des cultures. D’une masse d’1,3 t, LSTM doit fonctionner sur orbite polaire et couvrir l’intégralité de la surface de la planète tous les trois jours avec une résolution de l’ordre de 50 m (soit l’équivalent d’un champ) et un temps de revisite d’une même zone tous les quatre jours. Selon Airbus, les instruments de LSTM doivent fournir 400 fois plus de détails que ce qui est actuellement acquis depuis l’espace. Les mesures prises devront couvrir une amplitude thermique comprise entre -20 et +30 °C et avec une précision de l’ordre de 0,3 °C, annonce la société dans son communiqué. Selon les informations disponibles, il est prévu qu’Airbus Spain prenne en charge la plateforme tandis que la charge utile sera conçue à Toulouse. L’instrument principal embarqué sur le satellite prend, quant à lui, sa source dans l’imageur thermique infrarouge, construit pour le satellite d’imagerie franco-indien TRISHNA. Airbus Space et l’ESA ont signé la première tranche du contrat de LSTM pour un montant de 95 millions d’euros. Le montant total du contrat s’élève à 389 millions et comporte le développement d’un satellite avec une option pour deux unités supplémentaires.

Il est prévu que ces trois nouveaux satellites Copernicus soient livrables courant 2028. Avant cela, le contrat d’une sixième mission doit être finalisé. Il s’agit de celui du satellite Rose L destiné notamment à l’étude des forêts et l’humidité des sols. L’officialisation du contrat pourrait être confirmée d’ici le mois de décembre.

Antoine Meunier

©                                 La Chronique Spatiale (2020)

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