Venture Orbital Systems veut recruter 100 personnes en 4 ans
Positionnée sur le marché des micro-lanceurs, la jeune firme créée l'année dernière, qui a désormais fait le choix d'installer ses locaux à Reims, entend se donner les moyens d’arriver à un premier tir de qualification d’ici 2024.
Le calendrier annoncé est serré mais Stanislas Maximin, cofondateur et CEO de Venture Orbital Systems (VOS), société fondée en avril 2019, ne manque pas d’ambitions. « Notre souhait, c’est de devenir le premier opérateur de lancements au monde sur le marché des nanosatellites qui pèsent en moyenne moins de 20 kg », précise-t-il. Pour y parvenir, la future « arme fatale » de VOS s’appelle Zephyr. Il s’agit d’un lanceur de 12 mètres de haut à deux étages dont le développement a démarré au printemps 2019 et qui s’appuie notamment sur l’Aurora Liquid Engine pour la partie propulsion. Il s’agit d’un projet de moteur développé au sein de l’Estaca sur la période 2018-19, et dont un premier test doit être réalisé à partir du premier trimestre 2021. Ce démonstrateur est destiné à tester les technologies de propulsion nécessaires au lanceur Zephyr mais il n’est pas prévu qu’il soit utilisé en vol. Il doit servir de banc d’essai pour le futur moteur NAVIER qui est destiné à voler. Le premier étage de Zephyr doit être pourvu de six moteurs disposés en faisceau développant 1,3 t de poussée chacun. Le second étage est pourvu d'un seul propulseur. Le moteur NAVIER fonctionne sur la base d’un mélange kérosène et oxygène liquide. La jeune structure bénéficie de plusieurs soutiens techniques dans le cadre d'Aurora : notamment celui d’Arianegroup pour le banc de tests et de la société AddUp pour toute la partie dédiée à la fabrication additive. Le démonstrateur Aurora est imprimé en 3-D en une seule pièce.
25 personnes par an pendant 4 ans
Avec le Zephyr, la société annonce aujourd'hui pouvoir lancer jusqu’à 70 kilogrammes sur orbite héliosynchrone (SSO) avec tous les types de charge utile et jusqu'à 80 kg sur orbite basse (LEO) à 550 km. Le jeune dirigeant précise cependant que ses clients « dans les télécoms et la météo ont besoin d’envoyer des nanosats de 3 à 4 kg à 500 kilomètres d’altitude ». Pour le moment, il n’y a pas encore d’informations pour le futur site de lancements qui sera retenu par Venture Orbital. Toutefois, deux choix localisés en Europe sont néanmoins encore à l’étude. Pour accomplir son objectif d’un premier lancement orbital en 2024 (un essai surborbital est envisagé dès 2022), la petite firme table sur un recrutement d’une centaine de techniciens et ingénieurs au cours des quatre prochaines années. Pour recruter ses futurs effectifs, VOS, qui est désormais installée à Reims, annonce s’appuyer, entre autres, sur un vivier issu de trois écoles : l’ESTACA, l’ENSMA et SUPAéro. La firme annonce de plus un investissement de 70 millions d’euros sur quatre ans. Venture Orbital bénéficie notamment d’un soutien logistique de la municipalité rémoise ainsi que d'un fond d'investissement basé à Reims. De plus, la société annonce pour 2021 l’ouverture de deux filiales destinées à commercialiser des services pour les opérateurs de nanosatellites.
Antoine Meunier
© La Chronique Spatiale (2020)