Record de satellites en un seul tir pour Space X
Pour sa seconde mission en quatre jours, la troisième depuis le début de l’année, Space X a en effet lancé 143 satellites d’un coup dont, pour la première fois, un groupe de dix satellites de la constellation Starlink vers l’orbite polaire.
Epargnons-nous un inventaire à la Prévert mais le lancement réalisé par Space X ce dimanche constituait le tout premier vol Rideshare dédié au transport de smallsats de Space-X. Pour ce type de mission, le ticket d’entrée est estimé à 1 million de dollars pour 200 kg de charge utile vers l'orbite héliosynchrone. Baptisée Transporter-1, cette mission emportait 133 satellites institutionnels et commerciaux ainsi que 10 satellites Starlink lancés vers le Nord. Parmi les passagers présents sous la coiffe de Falcon 9, on dénombrait ainsi 120 cubesats, 11 microsatellites, 2 charges utiles hébergées ou encore un satellite. Dans les charges institutionnelles, se trouvait la mission ElaNa-35 de la NASA. Il s’agit du premier exemplaire de la série PTD (Pathfinder Technology Demonstrator) conçue par le centre Ames de la NASA. D’une durée de vie planifiée de 90 jours et d’une taille de 6U, cinq exemplaires sont prévus et doivent servir à tester différentes technologies. PTD-1, lancé hier soir doit permettre d’expérimenter un système de propulsion basé sur l’électrolyse de l’eau. Citons également la mission UVSQ-Sat. Ce smallsat développé en France par l’Université de Versailles, en collaboration avec le CNRS, a pour vocation d’expérimenter des capteurs de télédétection miniaturisés qui pourraient être utilisés pour l’observation du climat par une constellation de petits satellites. Ce lancement a vu la seconde utilisation d’un Space TUG Sherpa (SHERPA-FX). Conçu par Andrews Space, qui est basée à Seattle, une première version de ce remorqueur avait précédemment volé sur Falcon 9 en décembre 2018. Le modèle embarqué hier devait permettre le déploiement de 3 microsats, 10 cubesats et de 2 charges utiles hébergées.
2 autre missions rideshare en 2021
Visant une orbite héliosynchrone (SSO) à 525 km d’altitude, le lanceur Falcon 9 a donc décollé hier à 10h du matin (heure de la Floride) depuis le SLC-40 de Cap Canaveral. Le tir a dû être reporté de 24h suite à une météo défavorable. La performance demandée au lanceur était d’environ 5 t. Il s’agissait de la cinquième mission du booster B1058 depuis sa première utilisation il y a sept mois. Il s’agit de l’étage utilisé lors de la toute première mission habitée du Crew Dragon (Demo-2) en mai 2020, qui avait permis de lancer vers l’ISS les astronautes Doug Hurley et Bob Behnken. Il avait permis par la suite de lancer le satellite de télécommunications sud-coréen ANASIS-II en juillet 2020 puis la mission Starlink 12 deux mois et demi plus tard. Il a ensuite servi pour expédier vers la station la mission de ravitaillement CRS-21 le 6 décembre dernier. Au terme d’un délai de 49 jours de remise en état, il est donc employé pour le lancement de la mission Transporter-1. Après 9mn et 47 s de vol, il s’est posé sans encombre sur la barge Of Course I Still Love You. Ce qui ouvre à présent la voie à une sixième mission avec ce même booster. La charge utile a, quant à elle, été déployée 91 minutes après le décollage. Il s’agissait du 106ème lancement d’une fusée Falcon 9. Selon le site de Space X, une prochaine mission rideshare est programmée à partir de mai. Le prochain lancement de Falcon 9 est quant à lui prévu pour la fin du mois avec la mission Starlink 17.
Antoine Meunier
© La Chronique Spatiale (2021)