SatellitesTechnologie

12 nouveaux satellites pour Galileo

Encore 12 satellites de 1ère génération à lancer avant que la 2nde ne prenne le relais (Image : ESA-J.Huart).

En service depuis maintenant 2016, le “GPS” européen devra d’ici quelques années commencer à remplacer ses satellites. La Commission Européenne annonce cette semaine l’attribution à Thales Alenia Space et Airbus du contrat, d’un montant de 1,47 milliard d’euros, pour les satellites de seconde génération.  

Lancée à partir de 2011, la composante satellitaire de Galileo compte aujourd’hui 26 satellites dont 24 sont en activité. Pour chacun, la durée de vie initiale est de 12 ans. Deux nouveaux satellites doivent être lancés par un Soyouz à l’automne depuis la Guyane (FOC-FM23 et FM24). A partir de 2022, la Commission Européenne a réservé cinq créneaux de lancement avec Ariane 6. La première paire à décoller sera sur le second lancement du nouveau lanceur lourd européen envisagé l’année prochaine. Au total, 12 satellites de 1èregénération, conçus par l’allemand OHB, restent encore à lancer. Pour la gestion du système, des installations au sol sont réparties dans 23 pays, « cela implique une redondance nécessaire pour garantir la robustesse des services proposés aux utilisateurs », déclare Paul Verhoef, le directeur de la navigation à l’ESA. Si les premiers services de Galileo n’ont réellement débuté qu’en 2016, d’ici 2023 les premières unités lancées lors de la précédente décennie arriveront au terme de leur existence et devront donc être remplacés. Avec cette “remise à niveau”, l’objectif c’est de « garder la constellation en avance sur la courbe technologique par rapport à la concurrence » indique la Commission Européenne dans son communiqué. En 2021, le « GPS européen » comptabilise pas moins de deux milliards d’utilisateurs sur toute la planète.

A partir de 2022, Ariane 62 lancera les satellites restant de la 1ère génération (Image : Arianegroup).

Nouvelle configuration

La Commission a donc attribué cette semaine un contrat d’un montant de presque 1,5 milliard d’euros à l’industrie.Thales Alenia Space (TAS) et Airbus Space sont les lauréats de l’appel d’offres lancés en mai 2018. OHB qui soumissionnait également, n’a finalement pas été retenu. Les deux sociétés devront construire chacune six satellites destinés à être lancés par Ariane 6. Ces nouveaux satellites devraient faire un bon en taille par rapport à ceux actuellement en service. Paul Verhoef, en charge de la navigation au sein de l’Agence spatiale européenne (ESA), indique que les futurs véhicules auront une masse de l’ordre de 2 tonnes (contre 750 kg pour les satellites de première génération). Il s’agira de vaisseaux dotés d’une charge utile numérique, donc pouvant être reconfigurés en orbite, et qui seront dotés d’une propulsion électrique avec des performances améliorées. Ce qui explique notamment la prise de poids. En termes de performances, les satellites de seconde génération devraient avoir un ordre de précision « de 4 à 8 fois supérieur à celui de la première génération ». Parmi les nouveaux services qui devraient être proposés sur la nouvelle génération, il est prévu un service d’alerte en cas de catastrophes, comme les tremblements de terre par exemple, qui utiliserait les signaux de navigation plutôt que ceux des réseaux de télécommunications. « Le but c’est d’être capable d’envoyer certaines informations à la population à travers les signaux de navigation qui vont être utilisés sur un smartphone mais sans passer par le réseau de télécommunications, ajoute Paul Verheof. On s’assure que le message est envoyé dans les zones prévues ». Un service Search and Rescue (SAR) de seconde génération, plus performant avec des liaisons bi-directionnelles, est également prévu. Il s’agit non seulement de pouvoir détecter la personne en détresse mais aussi de pouvoir communiquer de manière interactive avec elle. La signature du contrat avec l’industrie est planifié pour la fin janvier/début février, tandis que le premier lancement de ces nouveaux satellites n’est pas attendu avant 2024.

Antoine Meunier

©                                 La Chronique Spatiale (2021)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *