Exploration

Tianwen-1 sur orbite d’attente

La sonde chinoise est sur une orbite dont l’apogée monte à 59 000 km et qu’elle accomplit en 2 sols (jours) martiens (image : CNSA).

Alors que Perseverance termine patiemment ses différentes vérifications, la sonde chinoise a accompli mercredi matin sa 3ème manœuvre de décélération autour de la planète rouge. Elle va demeurer sur son actuelle orbite avant de libérer la capsule d’atterrissage, ce qui n’est pas attendu avant les dernières semaines du printemps.

C’est pour le moment la mission la plus ambitieuse du programme chinois d’exploration spatiale. Une mission qui doit permettre à l’Empire du Milieu de devenir la troisième nation au monde à réussir l’atterrissage en douceur sur le sol martien avec Tianwen-1 (Question au ciel). En effet, il faut rappeler que quelques années avant les 2 Viking américains de 1976, l’URSS avait elle aussi tenté la dépose d’un véhicule spatial sur la surface de Mars. Une tentative qui avait réussi. Nous étions alors le 2 décembre 1971 et le module de descente de 1,2 t de la sonde Mars 3 accomplit alors un parfait atterrissage au sud-ouest de la dorsale volcanique de Tharsis par 45°Sud et 158°Ouest. Sitôt au sol, Mars 3 s’est mis au travail et a fonctionné pendant 20 petites secondes… Une durée qui ne permet bien évidemment pas de faire de la science, mais elle a techniquement fonctionné en transmettant une image qui n’est malheureusement pas exploitable. A l’époque, il était même prévu que Mars-3 déploie Prop-M, un petit rover de 4,5 kg. Il faudra donc attendre l’arrivée des Viking américains, en 1976, pour enfin disposer d’images et de données scientifiques plus complètes. Cette année-là, le duo Viking ne s’était pas posé directement sur Mars, les 2 orbiteurs avaient au préalable reconnu le terrain en cartographiant les zones les plus propices pour un atterrissage. Les 2 composites Viking (Orbiteur + lander), arrivés respectivement le 19 juin et le 7 août autour de la planète rouge, ont envoyés les 2 atterrisseurs vers la surface quelques semaines plus tard (le 20 juillet pour Viking 1 et le 3 septembre pour Viking 2). La sonde chinoise Tianwen-1 adopte un profil de vol qui ressemble à celui des 2 engins américains posées au milieu des années 70.

Utopia Planitia, un site visité par Viking 2 en 1976 qui devrait accueillir l’atterrisseur de Tianwen-1 en juin prochain (Photo : NASA/JPL).

Un lieu déjà visité

En orbite martienne depuis maintenant le 11 février, le vaisseau chinois de 5 t a procédé mercredi, à 6h29 du matin (heure chinoise), sa troisième manœuvre qui l’a inséré sur une orbite dont le périgée se situe à 280 km et l’apogée à 59 000 km. Au cours des prochains mois, elle va y demeurer. Mais dans l’intervalle, les ingénieurs et scientifiques de la mission vont activer les sept charges instruments scientifiques qui constituent la charge utile embarquée sur l’orbiteur. Ces instruments, dont notamment les deux caméras à haute (HiRIC) et moyenne résolution (MoRIC), vont servir à effectuer des tâches scientifiques et aussi à observer et analyser les reliefs et les conditions météorologiques afin de déterminer le meilleur site d’atterrissage possible pour le vaisseau, exactement comme le firent en leur temps les 2 Viking. Cette phase d’observation qui débute devrait s’étaler sur les 3 prochains mois. L’atterrisseur martien chinois n’est en effet pas attendu sur le sol de la planète Rouge avant la fin du mois de mai ou le début du mois de juin. Petite différence importante par rapport aux 2 glorieux ainés américains des années 70 : il est prévu de déployer un rover d’environ 240 kg dans la plaine d’Utopia Planitia. Située par 49,7° Nord et 118°Est, Utopia Planitia est un lieu déjà visité puisque la NASA l’avait sélectionné pour y faire atterrir en douceur la sonde Viking 2 il y a maintenant presque 45 ans.

Antoine Meunier

©                                 La Chronique Spatiale (2021)

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *