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Josef Aschbacher fixe le nouveau cap de l’ESA

Josef Aschbacher a fixé le cap de l’ESA lors de son briefing en ligne avec la presse (Image : direct web ESA).

A la tête de l’agence spatiale européenne (ESA) depuis le 1er mars, l’autrichien Josef Aschbacher, anciennement directeur des programmes d’observation de la Terre de l’agence, a présenté à la presse, mercredi 7 avril, les grandes lignes de sa feuille de route pour les quatre prochaines années.

Josef Aschbacher a défini sa stratégie dans un document de 15 pages commentée à la presse ce mercredi. Un document réalisé en accord avec les parties prenantes (industrie et institutionnels) du secteur spatial sur le Vieux Continent. Ce document a permis de dégager cinq priorités. A commencer par les relations entre l’ESA et la Commission européenne. En tant qu’ancien directeur de l’observation de la Terre, Josef Aschbacher estime qu’un partenariat « très fort » avec l’Union européenne est nécessaire. « La vision de l’ESA doit être le reflet de celle de ses effectifs et de l’ensemble des états membres », précise-t-il. De plus, « l’espace doit être un élément pour la vie de tous les jours des citoyens européens mais aussi un élément pour unifier les pays », poursuit le « DG ». Josef Aschbacher sait notamment pouvoir s’appuyer sur le commissaire Thierry Breton. Le 17 mars dernier, en marge de la 296ème réunion du Conseil de l’ESA, les 2 hommes ont adressé une lettre aux états membres pour affirmer leur volonté de travailler ensemble afin notamment d’arriver à une nouvelle ambition pour l’Europe de l’Espace. Seconde priorité sur laquelle le Docteur Aschbacher veut mettre l’accent, c’est le développement du secteur commercial. Dans ce domaine, les investissements atteignaient 188 millions d’euros en 2019, mais cela ne concerne que les petites et moyennes entreprises.

L’ESA en 2021, quelques chiffres (Source : ESA).

Logique de perspective

Alors qu’aux Etats-Unis, pour la même année, la part des investissements dans le secteur privé atteint 5,1 milliards d’euros. Pour améliorer la part du secteur privé, le directeur général rappelle que si les talents ne manquent pas en Europe, il est nécessaire d’améliorer l’accès aux financements. Dans cette perspective, l’ESA peut jouer un rôle en étant plus réactive notamment « pour soutenir les innovations disruptives ». La troisième priorité concerne la sécurité. Ce qui concerne notamment le trafic spatial, la gestion des débris orbitaux ou encore la météo spatiale. « Je pense certainement que ce domaine peut être renforcé, évidemment en étroite consultation avec les États membres ». Quatrième point : les programme « critiques » parmi lesquels figurent la Science, la Technologie, l’Exploration, les Applications, la Science et bien sur les lanceurs. L’épidémie de Covid-19 a sérieusement retardé le chantier d’Ariane 6 dont le vol inaugural est aujourd’hui planifié pour la fin du premier semestre 2022. Idem pour Vega-C. La version Vega doit d’ailleurs retourner en vol d’ici la fin du mois (VV18) pour lancer Pléïades Néo. Sur ce segment (des lanceurs), Josef Aschbacher rappelle que la compétition internationale met énormément de pression sur le développement des lanceurs. « Nous avons besoin de penser à ce que nous allons développer après », souligne-t-il. Enfin, le dernier point porte sur le fonctionnement même de l’agence. Il s’agit entre autres de recruter de nouveaux talents notamment dans le domaine de l’Intelligence artificielle.

La crise du Covid-19 a retardé le vol inaugural d’Ariane 6 à la fin du premier semestre 2022 (Image : ArianeGroup).

Cap fixé

Les différents points de cet Agenda 2025 doivent donc permettre de replacer l’ESA dans une logique de perspective avec de multiples défis à relever d’ici 2035 et une Europe spatiale qui aura peut-être accrue sa présence au même titre que les Etats-Unis, la Russie et la Chine. Dans les 15 ans qui viennent, il y aura peut-être un astronaute européen qui marchera à la surface de la Lune lors d’une mission Artemis. De plus, l’utilisation des données sur l’atmosphère des exoplanètes pourraient un jour servir de base de comparaison avec celles du modèle terrestre. Josef Aschbacher a fixé un cap mais plusieurs étapes jalonneront cependant ce parcours puisque l’Agenda 2025 s’étale sur les 4 ans de son mandat au cours duquel il aura la lourde tâche de préparer deux conseils ministériels en 2022 et 2025. Dans l’optique de 2022, un rendez-vous intermédiaire est d’ores et déjà programmé (IMM21). Celui-ci doit se tenir à la fin de cette année vraisemblablement au Portugal.

Antoine Meunier

©                                 La Chronique Spatiale (2021)

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