Technologie

OSAM-1, futur ravitailleur en LEO

Anciennement Restore L, OSAM-1 devra ravitailler un satellite en orbite SSO (Image : NASA).

Parmi les principales tâches qui restent à maitriser dans le milieu spatial figurent notamment le transfert d’ergols en orbite. L’ex mission Restore L de la NASA, dont la mise au point est réalisée par Maxar, devrait expérimenter cette technique d’ici l’année prochaine. Elle vient récemment de franchir une nouvelle étape dans son développement.

Depuis le 25 février 2020, le Véhicule d’Extension de Mission numéro 1 (MEV-1) est amarré au satellite géostationnaire Intelsat 901. Lancé en 2001, celui-ci était inactif depuis plus de 6 ans. L’arrivée du MEV-1 vise à augmenter la vie du satellite en question pour 5 années supplémentaires notamment en le repositionnant sur orbite géostationnaire à 332,5° E. Le 2 avril 2020, Intelsat 901 a officiellement pu reprendre son activité. Le 15 aout 2020, c’est le MEV-2 qui a été lancé par une Ariane 5 ECA lors de la mission VA-253. Objectif : le satellite Intelsat 10-02 auquel il s’est amarré le 12 avril dernier. La mission de ces 2 remorqueurs construits par Orbital ATK (passé dans le giron de Northrup Grumman) est de prouver la faisabilité de réactiver un satellite défaillant à 36 000 km d’altitude. La possibilité de ravitailler en ergols a également été envisagée. Dans ce domaine, les russes ont d’ailleurs été les premiers avec le vaisseau cargo Progress-1 qui, le 2 février 1978, réalise un premier transfert sur la station spatiale Saliout-6 par l’intermédiaire de connecteurs installés dans le système d’amarrage. Dans le cadre de son initiative NExIs (NASA’s Exploration and In-space Services), la NASA devrait donc expérimenter cette technique d’ici l’année prochaine au travers de l’ex mission Restore-L, aujourd’hui rebaptisée OSAM-1 (On Orbit Servicing Assembly and Manufacturing 1). Il s’agira, entre autres, de réaliser le ravitaillement en ergols d’un satellite circulant sur orbite basse (LEO). La cible retenue pourrait être le vieux satellite d’observation de la Terre Landsat-7, lancé le 15 avril 1999 par une fusée Delta II, qui circule sur orbite héliosynchrone à 705 km d’altitude et est incliné à 98,21 degrés. Cette mission, dont Maxar est le maitre d’œuvre industriel, a franchi une étape importante en avril : celle de la revue critique de conception (CDR).

La plateforme SSL-1300 de Maxar sert de base pour la sonde Psyche (Image : NASA).

Récupération de matériel

Maxar travaille actuellement à l’assemblage final du corps principal d’OSAM-1 dans ses installations de Palo Alto d’ici le courant de l’été. La feuille de route prévoit ensuite une année complète de tests de performances sur l’ensemble des sous-systèmes. Une fois cette étape franchie, il sera expédié au Goddard Spaceflight Center de la NASA à Greenbelt dans le Maryland, afin d’y recevoir ses différents équipements de vol. Pour la mise au point d’OSAM-1, Maxar a eu recours à sa plateforme SSL-1300 qui sert aussi de base pour l’élément PPE de la future station lunaire Gateway ainsi que pour la mission d’exploration Psyche, destinée à aller étudier un astéroïde métallique à partir de 2026. Outre sa propulsion principale, le vaisseau est équipé de petits moteurs d’appoint qui doivent lui permettre d’effectuer des manœuvres de recul en cas d’urgence. Les ergols qui serviront au ravitaillement sont stockés dans 2 réservoirs issus d’unités de puissance auxiliaires (APU) récupérées de la navette spatiale. Par ailleurs, Maxar assure également la fourniture de 3 bras télémanipulateurs dont 2 doivent être utilisés pour le refueling. Le troisième, baptisé SPace Infrastructure DExterous Robot (SPIDER), doit notamment servir à assembler 7 réflecteurs pour former une antenne de 3 m de diamètre dans l’espace. SPIDER est réalisé en collaboration par Maxar, le Centre de robotique de Virginie occidentale et la NASA. L’agence spatiale américaine fournit, quant à elle, le spectromètre TEMPO qui peut réaliser des mesures dans le spectre visible et l’ultraviolet. OSAM-1 doit également faire la preuve des techniques nécessaires pour assurer le réapprovisionnement en carburant d’un satellite dont la navigation et la mise en œuvre des bras robots. A noter, une mission OSAM-2 (ex Archinaut 1) destinée à tester l’impression 3-D dans le vide spatial, est également prévue à partir de l’année prochaine. 

Antoine Meunier

©                                 La Chronique Spatiale (2021)

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