Edito

Une question d’indépendance

(Image :ESA).

Quelle sera la direction prise par les programmes spatiaux européens en 2022 ? A cette question, la conférence ministérielle, prévue en novembre l’année prochaine donnera la réponse. Toutefois, le conseil ministériel intermédiaire (IMM) qui s’est déroulé à Matosinhos au Portugal, le 19 novembre, en a donné une première esquisse. Aucun détail n’est pour le moment donné quant aux missions et aux lignes budgétaires à mettre en œuvre mais Josef Aschbacher, le directeur général de l’ESA, dispose d’une année pour élaborer ce cadre qui doit tenir compte des besoins européens notamment face au changement climatique et à la nécessité de s’en prémunir. A bien des égards, le spatial est aujourd’hui un outil sur lequel il n’est plus possible de faire l’impasse car essentiel dans notre économie. Depuis 1979, l’Europe a acquis son autonomie d’accès avec la famille des lanceurs Ariane. Et Ariane 6 doit assurer cette continuité d’ici le second semestre 2022. Galileo et Copernicus ont donné l’indépendance à l’Europe en matière de géo-positionnement et d’observation de la Terre. Côté exploration, l’Europe est (ou sera) virtuellement présente partout dans le Système solaire. Mais le Vieux Continent fait toujours l’impasse sur le développement d’un véhicule habité. Trente ans plus tard, le contexte politique international a changé. Après la Chine en 2003, c’est maintenant l’Inde qui ambitionne à son tour d’envoyer elle-même ses propres cosmonautes. Et l’Europe ? Alors que l’industrie l’appelle aujourd’hui de ses vœux, des scénarios existent et seule manque une décision politique. Le « Space Summit » qui se tiendra à Toulouse en février prochain, l’ultime étape avant la ministérielle, pourrait être une opportunité. De plus, la France prend, le 1er janvier 2022, la présidence de l’Union Européenne. L’Hexagone est le moteur de l’Europe en matière de spatial. Cependant, sur un sujet aussi sensible que le vol habité, le consensus européen reste difficile à obtenir. Au moins, la question devrait être posée.

Antoine Meunier

 

 

 

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