Echec pour le premier vol du H3
Trois semaines après un premier essai avorté, l’agence spatiale japonaise JAXA a procédé à une seconde tentative de décollage de son nouveau lanceur lourd pour la mission TF1 (Test Flight n°1). Malheureusement, celui-ci a connu une défaillance qui a entrainé l'autodestruction en vol de la fusée.
La qualification de son nouveau vaisseau amiral va s’avérer plus difficile que prévu pour la JAXA. Lors de son premier essai de décollage le 16 février, le H3 avait mis ses moteurs à feu mais l’ascension avait dû être interrompu car les accélérateurs à poudre SRB-3 ne s’étaient pas allumés à la suite d’une anomalie. Cette fois-ci, les boosters se sont correctement allumés et le lanceur s’est élevé comme prévu au-dessus de la base de Tanegashima située sur l’ile du même nom à environ 115 km de Kyushu. Le décollage du H3 a eu lieu, comme attendu, à 10h37 du matin (2h37 du matin à Paris). Sous la coiffe du lanceur, se trouvait le satellite d’observation de la Terre Alos-3 (Advanced Land Observation Satellite 3) ou Daichi-3 et conçu par Mitsubishi Electric. D’une masse de 3 t, il devait être placé sur orbite héliosynchrone (SSO) à 669 km d’altitude. Le lanceur s’est correctement élevé au-dessus du centre spatial. A T+64 s de vol, la fusée a atteint le maximum de pression dynamique (Max Q) et se trouvait à 12,8 km d’altitude, sa vitesse dépassait alors les 1 700 km/h. La séparation des boosters s’est correctement déroulée mais il semble que le moteur LE-5B du second étage ait refusé de s’allumer. La vélocité a ensuite rapidement décrue. La vidéo du lancement montre clairement la fusée se dérober avant de retomber vers l’océan. L’ordre d’autodestruction a finalement été donné au bout de seulement sept minutes de vol « car il n’y avait pas de possibilité d’achever la mission », indique la JAXA dans un (très) bref communiqué.