Apollo, mission meurtrière

Nombreux sont les astronautes écrivains mais peut-être plus rares sont ceux qui se lancent dans la fiction. Après avoir démontré qu’il savait chanter, le canadien Chris Hadfield prouve qu’il est un artiste ultra-polyvalent. Avec Apollo, mission meurtrière (The Apollo Murders en anglais), il nous livre sa version dystopique d’une mission lunaire habitée. Nous sommes en avril 1973, la NASA se prépare à lancer le vol Apollo 18 en direction de Mare Serenitatis (la Mer de la Sérénité). Dans la réalité, le programme s’est arrêté à Apollo 17 en décembre 1972. Bien qu’annoncée comme scientifique, cette ultime expédition humaine de l’agence spatiale américaine vers la Lune se voit confier un second objectif de nature militaire. La CIA aurait la preuve qu’une station spatiale soviétique secrète espionne les Etats-Unis depuis l’orbite basse de la Terre. L’équipage d’Apollo 18 reçoit donc l’ordre d’aller désactiver ce laboratoire fantôme. Forcément, tout ne va pas se passer comme prévu puisque le vol sera entre autres marqué par un accident mortel. Reprenant à son compte une technologie qui a permis de déposer avec succès six équipages sur le sol sélène il y a un demi-siècle, Chris Hadfield, qui prit part à deux vols de navette spatiale (STS-74, STS-100) et commanda l’Expedition 35 sur l’ISS, a bâti un récit particulièrement réaliste en tenant compte de la situation géopolitique de l’époque. Mais l’un des (très) gros points forts de ce récit c’est que « plusieurs incidents narrés ici ont réellement eu lieu », avertit l’auteur au début de son ouvrage. Lesquels ? N’en disons pas plus, au lecteur de se faire son opinion… Au final, un premier roman passionnant qui est un vrai coup de maître et ferait un excellent long-métrage. Il semble d’ailleurs que l’adaptation sur grand écran soit déjà dans les tuyaux. On a hâte…!

François Karcel

 

 

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