Mise(s) au point
En aéronautique et spatial, pour qu’un véhicule réponde aux spécifications demandées, son développement est un processus nécessairement long. C’est sans doute encore plus vrai dans le cas d’un lanceur spatial, surtout quand celui-ci doit revenir à son point de départ. Le Starship est incontestablement le plus sensible de tous les lanceurs jamais mis en développement car il faut notamment faire fonctionner simultanément les trente-trois moteurs du booster Super Heavy pendant l’ascension avant qu’il ne revienne se poser exactement là où il a décollé. La marge de progression obtenue entre le premier vol (IFT1) le 20 avril 2023 et l’essai IFT6 de mardi soir reste impressionnante. Mais un problème peut survenir y compris sur le pas de tir qui, rappelons-le, joue un rôle central pour le bon retour du booster. Alors que la fusée avait décollé, il fut annoncé pendant le direct (T+4 mn32s) qu’il n’y aurait finalement pas de récupération du booster 13 par les pinces Mechazilla car, suite à un problème informatique de la tour de lancement, toutes les conditions n’étaient pas réunies. Elon Musk l’a lui-même confirmé sur son compte « X ». C’est finalement un amerrissage dans le golfe du Mexique qui a été décidé pour le booster. S’il n’a pu être récupéré, il s’est toutefois comporté comme attendu pendant son vol. Précisons qu’une autre étape technique très importante a été franchie : le rallumage réussi à T+37m 50s dans l’espace d’un moteur Raptor de l’étage supérieur (Starship 31). Le vol IFT6 est-il un succès ? Même si un problème mineur est survenu sur la tour, la réponse est globalement OUI, n’en déplaise à certains médias trop pressés de faire le « buzz »…
Antoine Meunier
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© La Chronique Spatiale (2024)
Pour ma part, j'ai maintenant du mal à m'enthousiasmer pour les exploits de SpaceX / Elon Musk.
Je reconnais la performance technique, c'est tout.