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Lancement sur le Web pour l’IAC 2020

Le 71ème congrès international de l’IAF se tient jusqu’à demain soir sur la Toile (Image : IAF).

En ces temps de Covid-19, la communauté spatiale internationale tient sa grand-messe annuelle sur Internet. Le 71ème congrès international d’astronautique (IAC) s’est ainsi ouvert hier sur la Toile pour la première fois de son histoire. Une édition pour laquelle la Fédération internationale d’astronautique (IAF) annonce néanmoins l’inscription de quelques 12 000 participants. Parmi les thèmes qui dominent les discussions de la première journée : les effets du virus et l’exploration lunaire.

A l’issue de la 70ème édition de l’IAC qui s’est tenue l’an dernier à Washington, les participants s’étaient donnés rendez-vous à Dubaï dans les Emirats Arabes Unis, lieu initialement choisi pour la tenue du congrès 2020. Un an plus tard, l’épidémie de Covid-19 a contraint les acteurs du petit monde de l’espace a se retrouver par connexion Zoom interposée. Un mode de fonctionnement qui n’est pas spécialement favorable aux interactions humaines. Mais mieux vaut un congrès virtuel que pas de congrès du tout… « Une situation qui n’a pas de précédent appelle à une solution sans précédent », a ainsi déclaré Pascale Ehrenfreund, la présidente de l’IAF. Si les effets du Covid-19 sur les activités spatiales alimentent les débats, les thématiques habituelles figurent au menu des discussions à commencer par l’Exploration . D’abord lunaire. Ainsi, les récipiendaires de l’IAF Space Award 2020 – sont les équipes techniques de la mission automatique chinoise Chang’E-4. Pour le congrès 2019, cinquantenaire du premier pas sur la Lune oblige, c’était l’équipage de la mission Apollo 11 qui avait été honoré. Si Chang’E-4 n’était pas le premier alunissage chinois (Chang’E-3 a précédé fin 2013), c’est la première fois qu’une sonde se pose sur la phase cachée de notre satellite. La prochaine mission chinoise à la surface de la Lune doit être le retour d’échantillons planifié avec Chang’E-5 d’ici la fin de cette année.

Malgré la tenue de l’IAC 2020 sur le Web, les chefs des principales agences spatiales font le point de leurs activités respectives (Image : direct IAF).

Retour durable

L’exploration de la Lune, c’est aussi le programme Artemis, qui doit faire l’objet d’un point par la NASA, et la station Gateway. Une station « autocentrée » sur les Etats-Unis considère pour sa part Dmitry Rogozyn lors de la table ronde des agence spatiales. Le patron de l’agence spatiale russe Roscomos considère qu’une structure sur le même principe que l’ISS, c’est-à-dire basé sur davantage de partenariats, serait plus appropriée. Selon le planning de la NASA, le premier élément de la Gateway doit théoriquement être lancé en 2023 à l’aide d’un lanceur commercial. Cependant, si le retour sur la Lune dans 4 ans est une volonté de la Maison-Blanche, le message reste inchangé depuis l’officialisation du programme Artemis. « Nous retournons sur la Lune pour rester », insiste ainsi Kathy Lueders directrice des vols habités au sein de la NASA. Une présence humaine sur la Lune qui se veut durable mais qui reste une étape sur le chemin de Mars. La Lune, c’est en effet le terrain d’entrainement pour tester les technologies nécessaires au voyage vers la planète Rouge. En préambule au débarquement humain de 2024, plusieurs alunisseurs automatiques doivent être acheminés sur le sol sélène à partir de l’année prochaine dans le cadre de l’initiative CLPS (Commercial Payload Lunar Services) de la NASA. Le Peregrine d’Astrobotic doit être lancé grâce à la fusée Vulcan de ULA en juillet prochain (vol inaugural). En 2022, c’est le XL-1 de Masten Aerospace qui s’installera au sommet d’un Falcon 9 pour rejoindre notre satellite. Et l’année d’après, ce sera au tour du rover VIPER d’aller s’intéresser à l’eau lunaire.

L’alunisseur japonais SLIM planifié pour 2022 est une mission à coût modéré (environ 150 millions de dollars. Image : JAXA).

1ère tentative d’alunissage japonaise en 2022

Hors Etats-Unis, la Russie projette aussi de retourner sur la Lune avec Luna 25 mais cette mission n’est pas attendue avant octobre 2021. De son côté, le Japon prépare également sa propre mission lunaire. Son atterrisseur SLIM (Smart Lander for Investigate Moon) devrait décoller pour l’Astre des Nuits à partir de 2022. Annoncé dès 2015 par la JAXA, SLIM est un véhicule de 2,7 m par 1,7 et de 130 kg à vide (plus de 600 kg avec les ergols). Il est propulsé par deux moteurs à propulsion liquide fonctionnant à l’hydrazine (N2H4 et développant 500 N de poussée). Il est également pourvu de 12 petits propulseurs pour les manœuvres directionnelles d’une puissance de 20 N chacun. Sa charge utile comporte un seul instrument : une caméra multi-bande (MBC). Ce petit démonstrateur technologique doit réaliser un alunissage de précision en se posant sur le sol lunaire dans un rayon de 100 m. La méthode envisagée préconise d’utiliser les logiciels de reconnaissance faciale utilisés sur les caméras numériques.  Le lieu choisi sur la Lune pour la première tentative d’alunissage japonaise se situe par 25,2°Est et 13,3° Sud dans la Mer du Nectare. Hiroshi Yamakawa annonce un départ pour 2022, le lanceur utilisé pour envoyer SLIM vers la Lune sera une fusée H-2A. Il s’agira d’un lancement partagé avec l’observatoire à rayons X (XRISM).

Antoine Meunier

©                                 La Chronique Spatiale (2020)

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