Technologie

Requalification terminée pour le logiciel de vol du Starliner

Si la qualification du logiciel de vol du Starliner est effective, il reste encore du travail à terminer avant le 2nd vol d’essai (Photo : Boeing).

Alors que le test du SLS n’a pas pleinement réussi dimanche dernier, Boeing aura tout de même un motif de satisfaction concernant un autre véhicule spatial. La firme de Seattle a en effet annoncé lundi avoir achevé la qualification du logiciel de vol de sa capsule destinée, comme le Crew Dragon de Space X, à assurer la desserte de l’ISS.

Le 20 décembre 2019, le vaisseau CST-100 Starliner Calypso, de la mission inhabitée OFT-1, avait été insérée sur une orbite qui ne lui avait pas permis d’aller s’amarrer à la station spatiale internationale (ISS), comme cela était initialement prévu. La cause de cet incident était notamment due à une erreur temporelle du logiciel de vol. Cette anomalie avait entrainé une consommation du carburant embarqué (environ 25 %) et placé le vaisseau sur une mauvaise orbite. Initialement prévu pour durer huit jours, la mission planifiée par la NASA et Boeing fut donc interrompue après seulement 48 heures. Alors que le vaisseau tournait encore autour de la Terre, un second problème logiciel fut également détecté qui aurait pu faire heurter le module d’équipage contre celui de service au moment de la séparation. Un correctif fut transmis depuis le sol et, à l’issue la rentrée, la capsule avait ensuite pu être récupérée sans encombre sur la base de White Sands au Nouveau-Mexique. L’enquête menée par la suite sur le vol par la commission indépendante avait dressé une liste de 80 modifications à réaliser sur le vaisseau. En décembre, la NASA a annoncé que 90 % de ces modifications ont été menées à bien. A l’issue de cet échec partiel, Boeing a décidé de programmer un second essai à vide (OFT-2) sur ses propres deniers. Celui-ci est à présent programmé au début du printemps prochain. Toutefois, du travail reste à accomplir avant d’installer une seconde fois le Starliner au sommet du lanceur Delta V.

Le système d’amarrage (NDS) du vaisseau dispose à présent d’un couvercle de protection amélioré (Photo : Boeing).

Encore 2 mois avant le 2nd lancement

Des essais d’intégration avec le lanceur d’United Launch Alliance (ULA) sont programmés par Boeing, de même qu’avec la NASA pour vérifier que le logiciel répond parfaitement aux spécifications requises notamment pour les opérations d’amarrage et de désamarrage au complexe orbital international. Le vaisseau a même été doté d’un nouveau couvercle destiné à protéger le système d’amarrage (NDS) des fortes températures rencontrées pendant la rentrée (1 700°C). Il est même prévu que Boeing réalise une simulation complète de la mission OFT-2 avec le logiciel de vol pour vérifier le comportement attendu du vaisseau une fois qu’il sera en orbite. Devant se dérouler dans le laboratoire d’intégration de logiciels et d’avionique (ASIL), cette simulation doit avoir lieu sur plusieurs jours et doit permettre de simuler un vol complet : des opérations pré-lancement jusqu’à l’atterrissage. « Réaliser la mission OFT-2 nous amène un peu plus près de notre objectif final qui est de transporter des astronautes jusqu’à l’ISS cette année », indique John Vollmer, vice-président responsable du programme Starliner de Boeing. Le vol de qualification piloté de la capsule de Boeing, qui utilisera la Calypso, est planifié pour la fin de l’année. L’équipage de cette première mission, d’une durée de cinq mois, est composé de Barry Wilmore, Mike Fincke et Nicole Mann. Leur départ planifié pour l’été prochain reste, bien entendu, conditionné par la réussite préalable du lancement du vol OFT-2 qui est planifié à partir du 29 mars prochain.

Antoine Meunier

©                                 La Chronique Spatiale (2021)

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