Lancements / Transport spatial

Décollage à l’heure prévue pour VA 254

Avec la mission VA 254, Ariane 5 effectue son retour en vol (Photo : twitter Arianespace).

Voilà maintenant près de 350 jours que la fusée Ariane 5 ne s’était plus élevé dans le ciel de la Guyane. Pandémie de Covid oblige, la précédente mission du lanceur lourd européen, VA 253, remonte déjà au 15 août 2020.

Elle avait manqué ! Cela faisait en effet pratiquement un an que les rugissements du moteur Vulcain 2 et des EAP d’Ariane 5 ECA ne s’étaient plus fait entendre. Comme prévu, l’exemplaire de cette mission VA 254 a décollé hier soir à 23h00 (heure de Paris), à T+06 secondes dans la chronologie, avec les deux satellites de télécommunications Star One D2 et Eutelsat Quantum, (premier satellite reconfigurable en orbite), enchâssés sous la coiffe. Une première image de la Terre, transmise par Quantum, est attendue pour le 5 août depuis l’orbite géostationnaire sur sa position située à 48 degrés est. La fenêtre de lancement, pour ce premier vol d’une Ariane 5 depuis 349 jours, se refermait à 00h30, heure de la Métropole. La performance demandée au lanceur était de 9 651 kg. Après 8 mn et 55 s de vol, l’étage étage principal cryotechnique (EPC) s’est séparé et l’étage supérieur cryotechnique a pris le relais. Star One D2 a été le premier a être séparé de l’étage supérieur (à environ T+31 mn). La séparation finale d’Eutelsat Quantum a été confirmée à T+36 mn 35 s. Les deux passagers d’Ariane 5 ont ensuite été expédiés sur une orbite de transfert géostationnaire (GTO) de 250 par 35726 km d’altitude avec une inclinaison de 3 degrés. Entre le moment du décollage et la séparation finale des 2 charges utiles du Système de lancement double Ariane (Sylda), la durée totale de la mission aura donc été de moins d’une quarantaine de minutes. L’étage cryotechnique supérieur (ESC-D) de la fusée et le Sylda ont ensuite été désorbités.

Eutelsat Quantum doit déployer ses panneaux solaires le 4 août (Image : ESA).

Point d’orgue en novembre

A la suite de la réussite de ce lancement, deux tirs d’Ariane 5 sont encore à réaliser au cours des quatre prochains mois. La prochaine mission, planifiée en septembre, est le vol VA 255. Il doit permettre de placer sur orbite deux charges utiles. Il s’agit d’une part du satellite Syracuse 4 A, conçu par Airbus, et destiné au Ministère des Armées et qui doit assurer des communications sécurisées et résistantes à un éventuel brouillage entre le territoire national et les théâtres d’opération. Le second est le satellite en bande Ka SES-17 conçu par Thales Alenia Space. D’une masse de 6 t, il doit permettre d’assurer des services de diffusion depuis la position 67 degrés ouest sur l’ensemble du continent américain. Ces deux tirs constituent les préambules avant VA 256. Il s’agit de LA grande mission, tant attendue d’Ariane 5, qui est dévolue au James Webb Space Telescope (JWST). Thomas Zurbuchen, administrateur adjoint en charge des sciences à la NASA.  Celui que l’on présente comme le successeur de Hubble (en orbite autour de la Terre depuis 1990) devrait s’envoler pour l’espace au cours du mois de novembre. Après ce tir, il restera encore 8 Ariane 5 à lancer avant que la succession, qui doit être assurée par Ariane 6, ne monte en puissance en principe dès la fin du second trimestre 2022. Le prochain tir planifié au CSG doit avoir lieu à la mi août, avec la mission VV19 de Vega qui doit servir à lancer Pléiades Neo4.

Antoine Meunier

©                                 La Chronique Spatiale (2021)

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