Edito

Passeports, s’il vous plaît ?

(Photo : Roscomos).            

Depuis pratiquement un demi-siècle, et le vol Apollo-Soyouz de 1975 et, 20 ans plus tard, les missions Shuttle-Mir, des passerelles ont été bâties entre l’Est et l’Ouest. La collaboration humaine dans l’espace se voulait exempte de tout signe politique. Pourtant, ce 29 avril, lors de la 53ème EVA côté russe, les cosmonautes Oleg Artemyev et Denis Matveev ont déployé une réplique de la bannière de la victoire de l’URSS, le drapeau hissé par les soldats soviétiques lors de la prise du Reichstag à Berlin en 1945. Simple hommage à la célébration à venir du 9 mai 1945 ? Difficile de répondre sachant qu’avec la guerre en Ukraine, (presque) toutes les collaborations spatiales avec la Russie sont aujourd’hui stoppées. L’astronaute de l’ESA Mathias Maurer, actuellement sur l’ISS, devait prendre part à cette marche spatiale mais en a finalement été écarté rapporte RFI. Depuis début mars, l’Allemagne et la Russie ont arrêté le travail en commun. Samantha Cristoforetti, arrivée le 27 avril à bord de la capsule Crew-4, devait également accomplir une sortie dans l’espace avec Artemyev le 7 mai. Celle-ci parait aujourd’hui compromise. Autre signe important : l’absence de l’équipage du Soyouz MS21 lors de l’entrée des astronautes de Crew-4 à bord de la station. Insidieusement, la politique a fini par se glisser en orbite. En moins de trois mois, les frontières se sont réinstallées dans l’espace. Regrettable…

Antoine Meunier

 

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