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MISSION ACCOMPLIE POUR LE TIR STARLINK 3

Mercredi 29 janvier, décollage du lanceur Falcon 9 emportant le 4ème lot de satellites de la constellation Starlink (Crédit image : Space X).

Mercredi 29 janvier, décollage du lanceur Falcon 9 emportant le 4ème lot de satellites de la constellation Starlink (Crédit image : Space X).

Malgré un retard de presque une semaine sur le calendrier, principalement du à une météo défavorable, Space X a lancé comme prévu ce mercredi un nouveau lot de satellites de la constellation Starlink. Le deuxième de l’année après le lancement réalisé le 7 janvier. 

Après un lancement sans reports pour Starlink 2 en début de mois, la météo aura été bien capricieuse en Floride pour ce vol Starlink 3 qui a finalement décollé mercredi à 9h06 heure de la Floride. Des vents d’altitude plus forts que prévus, au-dessus du SLC-40 du centre spatial Kennedy (KSC), auront été la cause du dernier report pour ce second tir Starlink de 2020, qui ressemble comme deux gouttes d’eau au vol précédent. Soixante satellites étaient ainsi encapuchonnés sous la coiffe du lanceur Falcon 9. Le 1er étage de Falcon 9 utilisé pour cette mission (désignation :  B1051) a déjà servi à deux reprises : une première fois le 2 mars 2019 pour le vol inaugural du Crew Dragon et une seconde fois le 12 juin dernier dans le cadre du lancement du trio de satellites canadiens RADARSAT Constellation (RCM). Comme annoncé, le tir s’est finalement déroulé comme prévu à 9h06, heure de la Floride, 14h06 heure GMT. La performance demandée au lanceur était de 13620 kg et les satellites ont été injectés sur une orbite à 290 km d’altitude. Huit minutes et vingt-trois secondes plus tard, l’étage B1051 est revenu se poser sans problème sur la barge « Of Course I still Love You ». C’est également pour Space X la quarante-neuvième récupération réussie d’un premier étage de Falcon. L’objectif de Space X étant de parvenir un jour à la récupération totale du lanceur, une demi-coiffe seulement a ainsi pu être « capturée » par Mr Tee, l’un des deux bateaux spécialement dédiés. Le second, Mr Chief, n’est pas parvenu à récupérer l’autre moitié.

Après le lancement, le 1er étage du Falcon 9 a été récupéré ainsi qu'une demi-coiffe (Crédit image : Space X).

Après le lancement, le 1er étage du Falcon 9 a été récupéré ainsi qu’une demi-coiffe (Crédit image : Space X).

400 satellites minimum

 Les 60 satellites devaient ensuite actionner leur moteur ionique pour rejoindre leur orbite de travail à 550 km et inclinée à 53°. Comme pour les missions Starlink 1 et 2, ce vol a embarqué la version 1.0 des satellites (bande Ka et Ku). C’est-à-dire celle qui dispose d’une liaison optique inter satellites. Pour démarrer ses services en 2020, la constellation Starlink doit disposer d’environ d’au moins 400 satellites pour assurer une couverture Internet minimale. Pour une couverture moyenne, il en faudrait le double. Il est prévu qu’au démarrage des services la première zone de couverture soit concentré sur une partie des Etats-Unis et du Canada. Avec ce lancement, le dispositif actuel de Starlink comporte 242 satellites en orbite basse (LEO), si l’on compte également les deux prototypes Tintin A et B lancés le 22 février 2018, ce qui, pour le moment, en fait la constellation la plus importante déployée dans l’espace. Par comparaison, OneWeb, doit se composer de “seulement” 648 satellites installés sur 18 plans orbitaux à 1200 km et inclinés à 87,9°. Pour Starlink, il s’agit d’arriver à 12 000 satellites répartis sur plusieurs orbites d’ici 2027, et peut 42 000. Dans le plan de déploiement envisagé, il est prévu d’installer 7500 satellites en bande V à 340 km, 1600 à 550 km et 2800 pour les bandes Ku et Ka à 1150 km d’altitude. A terme, Space X devrait disposer du plus important dispositif spatial jamais imaginé. Un dispositif qui risque de ne pas arranger la pollution lumineuse dans le ciel et risque même de gêner les observations astronomiques. Les satellites du premier lot, celui lancé en mai 2019, ont ainsi à plusieurs reprises été observés formant une ligne de points lumineux dans le ciel. Pour pallier au problème, l’un des satellites de la mission Starlink 2, lancé début janvier et baptisé “Dark Sat”, teste un revêtement assombri destiné à rendre les satellites moins visibles. Des satellites, qui seront peut-être un jour moins lumineux, mais dont la présence massive dans le ciel pourrait bien devenir problématique. L’Internet global est une chose mais l’Internet raisonné en est une autre…

Antoine Meunier

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