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DÉPART LE 27 MAI POUR LE VOL DM-2 DU CREW DRAGON

Doug Hurley et Robert Behnken, ici en simulation, doivent s'élancer dans l'espace le 27 mai à très exactement 16h32 heure de la Floride (Photo : Space X).

Doug Hurley et Robert Behnken, ici en simulation, doivent s’élancer dans l’espace le 27 mai à très exactement 16h32 heure de la Floride (Photo : Space X).

Alors que Le Soyouz MS-15 est revenu sur Terre vendredi matin. La station spatiale internationale ne compte pour le moment plus que trois personnes à bord. Mais dans un peu plus de cinq semaines, elle recevra un équipage qui ne décollera pas depuis la steppe kazakhe mais des Etats-Unis. Une première que la NASA attend depuis maintenant pratiquement neuf ans.

C’était le 8 juillet 2011. Pour la dernière fois, une navette spatiale emportait un équipage d’astronautes en direction de la Station spatiale internationale (ISS). D’ordinaire, chaque navette embarquait un équipage de six ou sept astronautes. Mais cette dernière mission, attribuée à Atlantis, se composait d’une équipe réduite à quatre astronautes : Chris Ferguson, qui est aujourd’hui programmé sur le 1er vol de la capsule Starliner de Boeing, Douglas Hurley ainsi que Sandy Magnus et Rex Walheim. Il n’y avait que quatre personnes car après la retraite de Discovery et d’Endeavour, aucune navette n’aurait pu récupérer l’équipage si le dernier orbiteur avait été endommagé au cours de son ultime vol. Un dernier vol qui s’est déroulé il y a presque une décennie et qui marquait la fin d’une ère : celle où un vaisseau spatial revenait se poser comme un avion conventionnel. La navette reste un engin extraordinaire mais un engin qui a malheureusement entrainé deux échecs mortels en 1986 et en 2003. Le choix de revenir à un système de capsule n’est donc pas anodin. En cas de problème, il est possible de séparer le vaisseau du lanceur. Le cosmonaute Alexeï Ovtchinine et l’astronaute Nick Hague en savent quelque chose. Le 11 octobre 2018, le lancement de leur vaisseau Soyouz MS-10 se déroule parfaitement jusqu’à T+117 s. C’est-à-dire au moment de la séparation des 4 boosters du corps central du lanceur Soyouz. L’un des propulseurs ne s’étant pas correctement détaché est venu heurter le lanceur. L’ordinateur de bord ayant détecté le problème très rapidement déclencha la séparation d’avec le vaisseau à T+122 s après le décollage. Celui-ci après avoir atteint une altitude de 93 km est ensuite retombé à 400 km du site de lancement après seulement 20 mn de vol. L’équipage a pu ensuite être récupéré sain et sauf.

L'amarrage de vol DM2 à l'ISS se fera de manière autonome bien que les astronautes puissent, si besoin, reprendre le contrôle en manuel (Photo : NASA).

L’amarrage de vol DM2 à l’ISS se fera de manière autonome bien que les astronautes puissent, si besoin, reprendre le contrôle en manuel (Photo : NASA).

Répartition des taches

Avec son Crew Dragon, Space X a mené dimanche 19 janvier un test d’abandon de mission qui ressemble à ce qui s’est produit avec le Soyouz MS-10. Cet essai a montré que le système d’interruption de mission fonctionne. Le test avec équipage (Spx-DM2) s’imposait ensuite logiquement. Doug Hurley et Robert Behnken vont se retrouver dans la même situation que John Young et Robert Crippen en 1981 quand ils inaugurèrent la navette spatiale ; ils auront la lourde tâche de qualifier leur vaisseau en vol. Doug Hurley qui compte deux missions de navette (STS-127 et STS-135), assure le commandement de cette mission et assurera les opérations de lancement, d’atterrissage et de récupération. Son camarade, qui a également volé deux fois sur la navette (STS-123 et STS-130) aura la responsabilité des opérations du vaisseau sur l’ISS (amarrage, désamarrage notamment). Outre la capsule, ce vol DM-2 permettra également de valider le pas de tir LC-39A (le même qui vit partir la navette spatiale) en conditions opérationnelles.

Victor Glover et Michael Hopkins constitue l'équipe de réserve du vol DM-2 (Photo : NASA).

Victor Glover et Michael Hopkins constitue l’équipe de réserve du vol DM-2 (Photo : NASA).

Durée à déterminer

Comme pour le vol DM-1, il faudra environ 24 heures au Dragon pour rejoindre l’ISS . Les procédures de docking doivent s’effectuer de manière parfaitement autonome, bien que l’équipage puisse reprendre à tout moment le contrôle du véhicule. Une fois à bord, Hurley et Behnken formeront, avec Chris Cassidy, Anatoli Ivanichine et Ivan Vagner, l’Expedition 63. Outre de la recherche, les astronautes devront mener divers tests sur le Crew Dragon une fois ce dernier accroché à la station. Celui utilisé pour la mission DM-2 peut rester amarré à l’ISS pendant 110 jours. Il est prévu que la version opérationnelle puisse rester accrochée jusqu’à 210 jours. Une durée qui est plus ou moins similaire à celle du Soyouz. La NASA ne donne pour le moment pas d’information tant qu’à la durée de cette mission de qualification du Dragon 2. « Celle-ci reste encore à déterminer », indique simplement l’agence. L’équipage de réserve de cette mission de qualification est composée par les astronautes Michael Hopkins et Victor Glover qui sont, pour leur part, affectés à la première mission opérationnelle du Dragon (USCV-1). A leurs côtés, prendront également place leur compatriote Shannon Walker et l’astronaute japonais de la Jaxa Soichi Noguchi pour un vol de six mois. La date de départ d’USCV-1 ne pourra être déterminée qu’une fois la pleine réussite de DM-2 confirmée.

Antoine Meunier

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