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VERS UN DEUXIÈME ESSAI À VIDE DU CST-100 STARLINER

Le vaisseau Starliner va être testé une deuxième fois sans astronaute à bord (Crédit photo : NASA).

Le vaisseau Starliner va être testé une deuxième fois sans astronaute à bord (Crédit photo : NASA).

L’agence spatiale américaine et Boeing ont conjointement annoncé qu’un nouveau vol automatique de la capsule destinée à assurer la desserte de la Station spatiale internationale aura lieu. Aucune date n’a pour le moment été communiquée.

Si la Nasa s’est voulue disert dans sa communication, c’est en revanche dans un simple paragraphe d’à peine cinq lignes, publié lundi 6 avril sur son site, que Boeing officialise la nouvelle. Le constructeur de Seattle annonce simplement qu’un deuxième test de vol orbital (OFT) aura lieu mais sans toutefois préciser de date. Selon différentes sources, il pourrait intervenir vers l’automne. « Nous avons choisi de refaire notre test en vol orbital pour démontrer la qualité du système Starliner. Réaliser un autre vol sans équipage nous permettra de réaliser tous les objectifs des tests en vol et d’évaluer les performances du deuxième véhicule Starliner sans frais pour le contribuable ». Ce second vol automatique ne dispense nullement Boeing de réaliser les modifications à apporter sur le vaisseau. Elles sont au nombre de 61 et « la NASA a toujours l’intention de vérifier que ces mesures correctrices sont prises », déclare l’agence dans son communiqué. Pour mémoire, une erreur temporelle dans les instruments de bord de la capsule s’était produite au cours de la phase d’ascension lors du lancement réalisé le 20 décembre dernier. La conséquence de ce problème fut que le vaisseau, baptisé Calypso, fut placé sur une orbite inférieure à celle prévue pour rejoindre l’ISS. Il était prévu, rappelons-le, que cet exemplaire du Starliner vienne s’amarrer au complexe orbital exactement comme l’avait fait avant lui le Crew Dragon de Space X le 2 mars 2019. Le semi-échec de décembre a contraint la NASA et Boeing à faire revenir de manière prématurée la Calypso sur Terre au terme de deux jours de vol au lieu de huit comme initialement prévu. 

Maquette de la cabine Starliner présentée à l'IAC 2019 à Washington en octobre dernier (Crédit photo : LCS-A.Meunier)

Maquette de la cabine Starliner présentée à l’IAC 2019 à Washington en octobre dernier (Crédit photo : LCS-A.Meunier)

Missions planifiées mais pas de calendrier

Ce second vol d’essai automatique paraissait finalement inévitable au vu du nombre de modifications nécessaires à réaliser sur la capsule. La décision a toutefois été prise par Boeing qui joue la prudence. L’autorité spatiale américaine déclare de son côté que si Boeing avait choisi un test avec équipage comme prochain vol, “la NASA aurait effectué un examen et une analyse détaillés de la proposition pour éprouver la faisabilité du plan”. C’est un choix sans astronaute à bord qui a donc été fait. Ce nouveau test automatique aura donc lieu après le premier vol d’essai avec équipage prévu sur le Crew Dragon de Space X. Planifié au mois de mai, la NASA a fait le choix de nommer un équipage d’astronautes expérimentés. Ce vol embarque ainsi les astronautes Doug Hurley (STS-127, STS-135) et Robert Behnken (STS-123, STS-130). Ce dernier fut même un temps assigné à l’équipage de la mission de secours STS-400, projetée à l’époque en cas de problème sur la dernière mission de maintenance du télescope spatial Hubble (HST-SM4), réalisée du 11 au 24 mai 2009 lors du vol STS-125 de la navette Endeavour. En revanche, le premier vol de qualification piloté du Starliner  (BOE-CFT) doit être dirigé par Chris Ferguson qui fut commandant de la dernière mission de navette (STS-135 à bord d’Atlantis en juillet 2011). Cette mission est planifiée mais aucune date n’est pour le moment annoncée. En toute logique, il devrait avoir lieu après le second test automatique du Starliner. Pour cette nouvelle mission à blanc, il est prévu que Boeing utilise l’exemplaire n°2, celui initialement prévu pour le vol de qualification avec équipage. La Calypso (Exemplaire n°3) doit être rénovée en vue de la première mission opérationnelle avec équipage (USCV-2).

Antoine Meunier

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